4.2.2.7.1. LE RYTHME DE TRAVAIL

La thématique de l'exploitation patronale s'inscrit dans la catégorie du rythme de travail. Sylvain nous l'avait laissé entendre quelques instants auparavant, le rythme de travail imposé par l'entreprise constitue un problème qui pourrait bien l'amener à chercher un autre emploi dans une autre entreprise. Ce n'est pas en termes de salaire que la plainte se construit à l'encontre du patronat mais en termes de cadences. Sylvain vient déposer, comme Nadine, Sandra, Sandrine B, Mériem, Johan, Paulo et Sami, le "temps du travail" comme temps problématique.

Ce qui "fait problème" une fois encore est ce sentiment d'impuissance face à un <<patronat>> qui peut le licencier du jour au lendemain s'il n'est plus en mesure de suivre la cadence imposée. Là se situe peut-être la fragilité de la condition de Sylvain. Non pas dans les termes d'un contrat de travail "atypique" qui le placerait dans une fragile incertitude, mais dans les termes d'une relation salariale, qu'elle soit "stable" ou "instable" puisqu'aucun salarié n'est à l'abri du licenciement, qui lui impose un rythme de travail qu'il n'est pas certain de pouvoir assumer très longtemps.

Plutôt que d'attendre le licenciement, il vaut mieux alors le prévenir, et inscrire son parcours d'insertion dans une logique d'instabilité qui trouve son ressort dans la double volonté d'échapper à un statut socioprofessionnel dévalorisant et de prévenir la mise à l'écart que constitue le licenciement.

Le discours du militant sur l'exploitation patronale va peu à peu glisser à nouveau sur ce que représente le travail.