4.2.3.5.3. UN HOMME "RELATIONNEL"

‘<<Et puis autrement non ça paye assez bien, j'touche 5285 frs et puis bon ben j'me j'en donne un peu aux parents c'est normal parce que j'ai pas de frères et soeurs (...) et puis non autrement c'est pas trop mal mais bon y a des moments on penserait faire plus comme par exemple c't'année à Noël j'ai bossé, j'ai fait 24 heures bon ben j'pense qu'y a pas grand monde qui puisse le faire mais bon j'les ai fait bon ben j'ai dit on fait un trait là-dessus et puis c'est fini, le jour de l'an ils m'ont fait bosser ils m'ont fait faire 48 heures en double à chaque fois et ils m'ont dit "bon ben ça va t'as tenu le coup maintenant tu verras sur la paye hein ça compte vachement">>,’ comme pour parachever ce tableau professionnel dépeint aux couleurs de la déception, Johan nous explique sa déconvenue alors que contraint d'accepter les tours de garde les plus ingrats il espérait en contrepartie en retirer quelques substantiels bénéfices.

Car, une fois encore, le problème posé par le rythme de travail va venir s'éclairer à la lumière d'un environnement familial symboliquement très présent, car source de relations que l'environnement professionnel ne comble pas.

‘<<J'étais pas trop partant encore Noël j'm'en fichais un peu mais le jour de l'An j'avais pas envie d'y faire parce que j'pense que la famille passe un peu avant parce que j'ai quand même ma famille par là, donc bon ben j'essaye de m'arranger mais c'est pas très simple>>’, le travail est explicitement pensé comme ne devant pas interférer dans la vie de famille, et c'est en cela que son activité professionnelle fait, une fois de plus, problème. Car les sacrifices imposés par les exigences professionnelles n'offrent pas de contreparties satisfaisantes qui permettraient d'accepter de bouleverser l'équilibre des relations familiales établi.