Les données chronologiques et quantitatives sur la production de l’atelier ont été obtenues à partir de contextes découverts dans l’agglomération lyonnaise. La plupart des publications consacrées à l’étude de sites plus éloignés illustrent souvent la diversité typologique de l’atelier et sa diffusion, mais donnent peu d’indications chronologiques et encore plus rarement d’éléments statistiques.
Le choix des sites lyonnais s’est fait en fonction de la qualité et de la richesse de leur stratigraphie, la présence d’une occupation au ier siècle de notre ère étant évidemment indispensable. Le stade de l’inventaire et de l’étude du matériel céramique des sites est aussi un facteur déterminant. Malheureusement, de nombreuses fouilles se sont déroulées dans des conditions de sauvetage plus ou moins urgent, ce qui n’a pas favorisé l’analyse du matériel. Ainsi, un site important comme celui du quai St-Vincent143 nécessiterait un approfondissement de l’inventaire et des études préliminaires de chronologie pour être plus facilement exploitable.
Le problème majeur que pose l’étude de la céramique à paroi fine demeure toujours la faible quantité et donc la faible représentativité du matériel. Peu de stratigraphies peuvent livrer tout au long de leur constitution assez de céramique à paroi fine de la Butte pour élaborer une chronologie relative complète. Ce sont plutôt des contextes de gros volume (Kiosque de Bellecour, Odéon) qui apportent le plus d’informations.
Le matériel de la rue des Farges était le seul à avoir été étudié et publié. Pourtant, le recensement de cette céramique méritait réellement d’être réexaminé. D’une part parce que sur bien des aspects le travail de C. Grataloup demeurait superficiel, et d’autre part parce qu’une partie de la céramique à paroi fine restait inédite, ou mal interprétée.
Quelques contextes particuliers de la fouille du Verbe Incarné avaient été l’objet d’études ponctuelles144 , mais la plupart des séquences stratigraphiques du ier siècle apr. J.-C. n’ayant pas trouvé de place dans les programmes de recherche en cours étaient laissées de côté.
La céramique de la fouille de la rue Chambonnet a été offerte sans délai aux chercheurs, elle forme déjà des ensembles de références.
Outre les sites dont il est donné description, quelques ensembles - parfois anciens - ont été repris en fonction de leur intérêt (Hauts de Saint-Just). D’autres données, plus anecdotiques mais parfois inédites, ont été intégrées au corpus à mesure qu’elles étaient signalées (rue Marietton, quartier St-Pierre).
Tous les contextes retenus ont été réexaminés, leurs datations ont été confirmées ou révisées selon les cas. L’économie d’une critique des sources était inconcevable. Certains ensembles contemporains - datés par la sigillée - montraient un faciès tout à fait différent pour la paroi fine, leur chronologie a été remise en question. Ainsi, les connaissances acquises par l’étude de la céramique à paroi fine pourront jouer un rôle plus important dans l’interprétation chronologique des stratigraphies.
1. J.-P. Lascoux et alii, Z.A.C. Saint-Vincent. Lyon, Document final de synthèse, dactylographié, Lyon, 1994.
1. Genin (M.), “ Céramiques augustéennes du Verbe-Incarné à Lyon : étude de trois ensembles clos ”, Revue Archéologique de l’Est et du Centre-Est, 44, 1, p. 63-104. Jegaden (M.), La céramique commune du dépotoir (110-150 ap. J.-C.) du site le clos du Verbe-Incarné, mémoire de maîtrise dactylographié, Lyon, 1986. Godard (C.), Un faciès céramique de la fin du iii e siècle ap. J.-C. Site du Verbe Incarné à Lyon, mémoire de maîtrise dactylographié, Lyon, 1992.