Les ensembles funéraires ont fourni - assez généralement - un matériel important et souvent de premier ordre pour la connaissance de la céramique à paroi fine. On pourrait multiplier les exemples de vases trouvés en milieu funéraire dans les nécropoles d'Ampurias ou d'Ornavasso qui illustrent les études sur les productions républicaines161 . Pour les époques républicaine et impériale, le rôle joué par le matériel issu des nécropoles a été déterminant tout particulièrement en Italie262 ou en Espagne363 .
Parmi les céramiques qui accompagnent la sépulture, la paroi fine n'est pas la plus abondante, toutefois, elle est dans ces contextes bien mieux représentée que sur les sites de consommation. La nécessité d'associer aux offrandes laissées au défunt un vase à boire augmente sensiblement la présence de la céramique à paroi fine dans les nécropoles. L’enfouissement et l’abandon de ces vases en état d’usage, ont souvent permis leur conservation intégrale.
Les dépôts funéraires forment, en outre, des ensembles clos où sont réunis des céramiques contemporaines. Ces ensembles mettent en évidence la complémentarité des différentes productions, mais aussi la complémentarité typologique de chaque production. Ainsi, Chr. De Micheli464 a pu remarquer que dans les nécropoles du Tessin, les tombes qui contenaient plus d’une céramique à paroi fine renfermaient généralement une association de gobelet et de pot. Bien qu’il soit peu fréquent, l’usage d’un pot en céramique à paroi fine comme urne contenant les restes du défunt est attesté165 .
À Lyon, plusieurs nécropoles en activité durant le Haut-Empire ont été découvertes. La plus importante demeure à ce jour la nécropole de la Favorite (fav i) qui a été fouillée par V. Bel entre 1983 et 1984 sur la colline de Fourvière266 . Plus de 400 sépultures, incinérations et inhumations, ont été mise au jour dans ce secteur occupé de l'époque augustéenne au iiie apr. J.-C. La céramique de la Butte est représentée dans une vingtaine de tombes, cependant la plupart des tombes dans lesquelles elle apparaît sont généralement datées de la fin du ier siècle apr. J.-C. Le risque d’emploi secondaire de ce matériel est évident, en contexte stratifié il serait probablement classé comme résiduel.
D’autres nécropoles ont livré de la céramique à paroi fine de la Butte, elles illustrent surtout la diffusion de la production de l’atelier. À Saint-Paul-Trois-Châteaux367 (Drôme) où elle est minoritaire par rapport aux productions espagnoles mieux implantées dans la basse vallée du Rhône, ou encore à Mâcon468 , au nord de Lyon où la céramique de la Butte est majoritaire parmi les parois fines.
1. Vegas (M.), “ Vases à paroi fine ”, dans Gaule interne et Gaule méditerranéenne aux ii e et i er siècles avant J.-C. : confrontations chronologiques, actes de la table ronde de la Valbonne (1986), Paris, 1990, p. 89-97.
2. Simonett (C.), Tessiner Gräberfelder, Ausgrabungen des archäologischen Arbeitsdienstes in Solduno, Locarno-Muralto, Minusio und Stabio 1936 und 1937, Monographien zur Ur- und Frühgeschichte der Schweiz, 3, Basel, 1941. Le compte-rendu de cet ouvrage par N. Lamboglia est devenu une référence à part entière (Lamboglia 1943).
Mercando (L.), et alii, “ Urbino (Pesaro).- Necropoli romana : tombe al Bivio della Croce dei Missionari e a San Donato ”, Atti della Accademia Nazionale dei Lincei, notizie degli scavi di antichità, vol. 36, 1982, Roma, 1985, p. 109-420.
3. Almagro Basch (M.), Las necrópolis de Ampurias, Monografías ampuritanas, 3, Barcelona, vol. 1, 1953 ; vol. 2, 1955.
Mayet (F.), Les céramiques à parois fines de la péninsule Ibérique, Paris, 1975.
4. De Micheli (Chr.), “ Aspects of thin walled Pottery from Canton Ticino (Switzerland) ”, Rei Cretariæ Romanæ Fautorum, acta 35, 1997, p. 223.
1. BarthÉlÉmy (A.), Depierre (G.) et alii, La nécropole gallo-romaine des Cordiers à Mâcon, Mâcon, 1990, p. 91.
2. Tranoy (L.), “ La nécropole de la Favorite à Lyon ”, dans Nécropoles à incinération du Haut-Empire, Table ronde de Lyon (30-31 mai 1986), Rapports archéologiques préliminaires de la Région Rhône-Alpes, 4, Lyon, 1987, p. 43-54.
Tranoy (L.), Recherches sur les nécropoles antiques de Lyon : topographie et rites funéraires. L'acquis des fouilles récentes de la Favorite et du quai Arloing, thèse de doctorat nouveau régime, dactylographiée, Aix-Marseille I, 1995.
3. Bel (V.), Recherches sur la nécropole gallo-romaine du Valladas à Saint-Paul- Trois-Châteaux (Drôme), thèse de doctorat nouveau régime, dactylographiée, Aix-Marseille I, 1992, p. 214-217.
Bel (V.), “ La nécropole du Valladas à Saint-Paul-Trois Châteaux (Drôme) ”, dans Nécropoles à incinération du Haut-Empire, Table ronde de Lyon (30-31 mai 1986), Rapports archéologiques Préliminaires de la Région Rhône-Alpes, 4, Lyon, 1987, p. 35-42.
4. BarthÉlÉmy (A.), Depierre (G.) et alii, La nécropole gallo-romaine des Cordiers à Mâcon, Mâcon, 1990.