1.3.1 La « vie physique » et les écrits précédant la sortie de l’arrêté du 24-03-1993

Pour une étude de la réflexion précédant l’élaboration des textes officiels indiquant les programmes ou l’organisation des épreuves aux examens
Les écrits produits après la mise en place de l’arrêté du 24 mars 1993 signifient une façon d’envisager la question de la « vie physique » en EPS. Elle a rapport aux textes officiels indiquant les programmes ou l’organisation des épreuves aux examens qui ont paru de 1993 à 1998. Il est vraisemblable, alors, qu’elle procède de la réflexion ayant conduit à l’introduction de l’expression « vie physique » dans ceux-ci. Il est, en outre, des écrits dont le contenu donne à penser qu’il en est ainsi. On peut mentionner, par exemple, un article de P. Bernardet et E. Lacroix, publié en 1991, qui traite de la « course de durée » en EPS. On y lit : « ‘Ce que l’on a appelé la gestion de la vie physique à l’âge adulte, n’est pas un artifice rhétorique ou un souhait chimérique éducatif, c’est une nécessité à laquelle l’EPS ne peut faire l’économie de répondre. »¹⁹⁴ ’ Il est envisageable alors de s’intéresser aux propos de ce type pour examiner les cas d’utilisation des formulations relatives à la « vie physique » qu’ils comportent. Le but poursuivi est d’élucider la question de la « vie physique » en ceux-ci. Les modalités de l’examen à effectuer sont à déterminer au regard de ce qui donne sens à cette tentative d’élucidation. Elle vise à spécifier les prémices de la réflexion à la « vie physique » qui a eu cours une fois l’arrêté du 24 mars 1993 en place. Celle-ci intègre trois thèmes qui concernent respectivement les plans des visées, des acquisitions à évaluer aux examens, de l’enseignement. Chacun a rapport aux textes officiels à la lecture desquels l’utilisation de l’expression « vie physique » est apparue notable. Il s’agit alors d’étudier l’emploi des formulations relatives à la « vie physique » considérées en tenant compte de ces caractéristiques.

La question de la spécification d’un échantillon d’écrits
La réflexion en laquelle l’emploi de ces formulations a cours est de nature à concerner tous ceux qui oeuvrent en rapport avec l’EPS. Ceux qui y prennent part peuvent s’exprimer au moyen de canaux de diffusion divers. Aussi est-il difficile d’opérer un inventaire exhaustif des informations qui y ont trait. On peut alors songer à y avoir accès à partir d’un échantillon d’écrits. Il se compose de publications produites avant la mise en application de l’arrêté du 24 mars 1993 : ce texte officiel est le premier qui a été publié parmi ceux pris en considération. Il est pertinent, en outre, que les écrits de l’échantillon aient été rédigés après la mise en vigueur de l’arrêté du 21 février 1980 : il s’agit du premier texte officiel à avoir paru parmi ceux abrogés par l’un des textes officiels considérés. Il l’a, de plus, été par l’arrêté du 24 mars 1993¹⁹⁵, premier d’entre eux à être entré en application. L’étude envisagée, par ailleurs, prend sens par rapport à l’examen d’un échantillon d’écrits produits après la mise en vigueur de l’arrêté du 24 mars 1993. Les procédures d’élaboration de celui-ci valent pour spécifier l’échantillon qu’elle requiert. Ce, à l’exclusion des critères de choix liés aux dates de production.

Un échantillon d’écrits signés de C. Pineau, Inspecteur Général de l’Éducation Nationale, Doyen du groupe EPS
L’ensemble d’écrits constitué comprend dès lors huit articles publiés dans la Revue EPS et un numéro des Dossiers EPS. Il s’avère que huit publications sont signées de C. ‘Pineau « Inspecteur Général de l’Education Nationale, Doyen du groupe EPS »’ ¹⁹⁶. Il est par ailleurs à noter qu’il a produit l’autre en collaboration avec A. Hébrard qui émarge en tant que « Président du groupe technique disciplinaire EPS »¹⁹⁷. Les écrits considérés émanent ainsi d’auteurs qui apparaissent au lecteur en tant que représentants de l’institution. Ces productions ont, en outre, rapport à une entreprise d’élaboration de textes officiels. Elle porte, d’une part, sur les épreuves d’EPS aux examens ; il en est question en quatre parutions. Elle concerne, d’autre part, les programmes d’EPS ; sept publications ont rapport à ceux-ci. Les écrits de l’échantillon sont relatifs à la « vie physique » en EPS ; ils valent en outre au plan du débat précédant la production de textes officiels qui auront trait à celle-ci. Leur choix est ainsi idoine à l’étude envisagée. La mise en oeuvre de cette étude est alors à expliciter ; les résultats obtenus sont à indiquer et à analyser¹⁹⁸. Il est judicieux de s’intéresser en premier lieu à la catégorie des formulations concernant la « gestion de sa vie physique ». Cela se justifie au regard de son emploi principal dans les écrits produits après la mise en vigueur de l’arrêté du 24 mars 1993 : il y signifie en effet réflexion à la question de la « vie physique » en EPS.

Le moindre emploi des formulations relatives à la « gestion de sa vie physique »
Il est une seule formulation relative à la « gestion de sa vie physique » dans l’échantillon. Elle est présente dans un article de C. Pineau, publié en 1993¹⁹⁹. L’auteur écrit ‘: « Il s’agira “... non seulement de viser les transmissions de savoirs mais également de susciter des changements de comportements favorables au maintien de la santé, en particulier par une gestion adaptée de la vie physique de l’individu” »’ ²⁰⁰. Il fait référence, à cette occasion, à une université d’été qui s’est tenue en 1992 et dont les actes ont pour titre : « Éducation pour la santé et EPS »²⁰¹. Il met ensuite la citation en rapport avec les visées de l’EPS : ‘« Les objectifs généraux de l’éducation physique et sportive contiennent explicitement cette intention éducative, notamment lorsqu’ils indiquent qu’il convient que cette discipline offre à chacun, outre les connaissances permettant une meilleure pénétration du tissu social et culturel, celles qui intéressent l’entretien de ses propres potentialités et l’organisation de sa vie physique aux différents âges de son existence. »²⁰² ’ Ainsi la seule formulation relative à la « gestion de sa vie physique » de l’échantillon a-t-elle rapport à l’objectif général de l’EPS concernant la « vie physique ». On la trouve en un propos contribuant à l’élucidation de la visée considérée. Ce propos, en revanche, n’a pas pour objet un enseignement de l’EPS qui se voudrait cohérent avec cette visée. Ces constatations autorisent deux conclusions quant à l’usage de la catégorie des formulations relatives à la « gestion de sa vie physique » dans l’échantillon. Il ne peut être jugé emblématique de la réflexion à la question de la « vie physique » qui y a cours. Il n’est en outre pas celui qui vaudra principalement dans les écrits produits une fois l’arrêté du 24 mars 1993 mis en place. Il convient dès lors de s’intéresser à l’emploi de l’ensemble des formulations concernant la « vie physique » de l’échantillon.

Une réflexion à la « vie physique » qui a essentiellement rapport à la mise en place d’une visée de l’EPS relative à la « vie physique »
L’examen de celui-ci renseigne quant à la question de la « vie physique » dans les écrits qui composent cet échantillon. Il s’avère que les formulations examinées sont essentiellement utilisées en des propos qui ont rapport à une visée de l’EPS relative à la « vie physique ». Il apparaît qu’une catégorie d’énoncés concernant cette visée a principalement cours dans l’échantillon. Il s’agit d’énoncés comprenant une formulation relative à l’« organisation de sa vie physique pour le présent et le futur ». Il y est, en outre, question des « connaissances » qui ont trait à celle-ci, ainsi qu’à « l’entretien de ses potentialités ». Un exemple peut être extrait d’un écrit de C. Pineau, édité en 1991. L’auteur y indique : ‘« Ainsi, trois objectifs généraux caractérisent les finalités de l’éducation physique et sportive : [...] le troisième est d’offrir à chacun, outre les connaissances permettant une meilleure pénétration du tissu social et culturel, celles concernant l’entretien de ses potentialités et l’organisation de sa vie physique aux différents âges de son existence. »²⁰³ ’ Or, on lit, dans l’arrêté du 24 mars 1993 ‘: « Les objectifs généraux de l’éducation physique et sportive visent à : [...] offrir à chacun, compte tenu des différentes dimensions sociales et culturelles que revêtent les pratiques physiques et sportives, les connaissances et savoirs concernant l’entretien de ses potentialités et l’organisation de sa vie physique aux différents âges de l’existence. »²⁰⁴ ’ On observe que cet énoncé et celui extrait de l’écrit de C. Pineau présentent des similitudes. C’est ainsi qu’on peut les ranger dans une même catégorie lorsqu’on les confronte à chacun de ceux qu’on trouve dans les écrits que regroupe l’échantillon.