4 . Pour étudier le problème du transfert processus

De la question de la « vie physique » au problème du « transfert processus »
La question de la « vie physique » en EPS est réflexion à un enseignement idoine à une EPS ayant visée en matière de « vie physique ». Les textes officiels qui ont paru dans les années quatre-vingt-dix et assignent à l’EPS visée relative à la « vie physique » la légitiment. Il relève dès lors d’une exigence de donner corps à une EPS à laquelle elle est allouée. Or, la question de la « vie physique » en EPS se révèle faire problème Il s’avère qu’elle réfracte la problématique de l’au-delà, pour l’EPS. Elle appelle à s’enquérir de ce qui peut être acquis en EPS qui vaut au-delà, dans une perspective d’éducation. On ne peut en effet résoudre le problème de la « vie physique » en affirmant que ce qui est acquis en EPS vaut au-delà. Il s’avère qu’il a tout à la fois rapport à la pluridisciplinarité, à la transdisciplinarité, à la transversalité et au transfert. La question du transfert apparaît néanmoins première. Le problème de la « vie physique » est ainsi problème du transfert, c’est-à-dire : de l’utilité et de l’utilisation de ce qui est acquis, dans des situations autres que celles qui en ont occasionné l’acquisition. Il est, en définitive, question du « transfert processus » ou du transfert en tant que processus à l’oeuvre dans l’apprentissage.

Pour la spécification des termes de la question du transfert dans le cas de l’EPS
On observe que la question du transfert a été peu abordée pour ce qui concerne l’EPS. À ceux qui voyaient grand intérêt pour l’EPS en l’hypothèse du transfert se sont opposés ceux qui déniaient toute réalité au transfert en cette discipline. Le cours de la recherche relative aux habiletés motrices contribue, en outre, à expliquer le moindre intérêt porté au transfert dans le cas de l’EPS. Celle-ci a en effet essentiellement eu rapport à celle-là alors qu’elle délaissait l’étude du transfert. La réflexion concernant tout à la fois transfert et EPS a cependant son originalité. Elle est réflexion à un enseignement de l’EPS autorisant le transfert. Il apparaît, en tout état de cause, que la Revue EPS ne renferme que peu de comptes rendus d’expérimentation en la matière. Ils sont, en outre, relativement rares depuis qu’une vague de quelques publications a passé, de la fin des années soixante au début des années quatre-vingts. Celles-ci, néanmoins, font état de résultats de nature à accréditer l’existence du transfert. Ils réfractent toutefois des manières, plus que diverses, divergentes, d’expliquer le transfert. Une constatation est, en tout état de cause, à faire : la question de la « vie physique » s’est posée alors qu’on ne disposait que de peu de données permettant de réfléchir au transfert en ce qui concerne l’EPS. Force est de constater qu’il fait problème. Il s’agit dès lors de spécifier les termes du problème du transfert dans le cas de l’EPS.

Problème du transfert dans le cas de l’EPS et intuition fédératrice
Ceux qui réfléchissent à ce problème le font en référence aux théories originelles du transfert issues de la recherche concernant les habiletés motrices. Leurs écrits ont ainsi rapport à la théorie des éléments identiques et à celle des principes généraux. Elles sont nées au début du vingtième siècle, E.S. Thorndike et R.S. Woodworth, d’une part, C.H. Judd, d’autre part, en sont à l’origine. J. Le Boulch ou J. Teissié, dans des écrits sortis au fil des années cinquante, concernant le transfert et l’EPS, penchent pour la théorie des éléments identiques. J. Vivès, s’opposent à ceux-ci, dans deux publications sorties en 1958 et 1964, se réclamant de la théorie des principes généraux. R. Molières, P. Pesquié, P. Parlebas et J. Vivès, quant à eux, qui s’intéressent aussi à l’EPS, invitent au dépassement de ces deux théories. Les écrits qui ont paru à la suite du plan expérimental de P. Parlebas et J. Vivès, publié en 1969, attestent de tentatives en ce sens. À la lecture de ces écrits, on repère une intuition fédératrice. Le transfert serait fonction du repérage de similitudes entre situations rencontrées. Il serait le fruit d’une recherche intentionnelle visant à tirer le meilleur profit de principes de réalisation.

Par-delà les difficultés afférentes au problème du général et du particulier, dans le cas de l’EPS
La réflexion invite à mettre en question cette intuition fédératrice. On est ainsi conduit à envisager deux problèmes indissociables. Le premier concerne la mise en place d’une acquisition d’ordre général à partir d’acquisitions particulières. Le second a trait à celle d’une acquisition particulière à partir d’une acquisition d’ordre général. Le problème du transfert, ainsi considéré, est dès lors celui du général et du particulier. On en repère la pertinence au plan des différentes conceptions relatives à la « vie physique » en présence. Chacune intègre en effet la visée d’une acquisition censée être suffisamment générale pour valoir au-delà de l’EPS. Chacune, en outre, signifie des acquisitions particulières à opérer, de nature à autoriser une acquisition d’ordre général. Toutes, par surcroît, invitent à s’interroger quant à la portée des acquisitions présentées. Leur examen invite ainsi à envisager que la question de la « vie physique » réfracte le problème du transfert. La question se pose alors de la manière d’étudier ce problème. L’examen des conceptions relatives à la « vie physique » en EPS montre qu’elles n’y apportent pas réponse. L’étude de la réflexion au transfert dans le cas de l’EPS, quant à elle, a conduit à en repérer les termes. Ils résultent en effet d’une analyse critique de l’intuition fédératrice dont elle a occasionné le repérage. Il s’agit alors de s’intéresser aux études consacrées au transfert et ne se cantonnant pas à l’EPS. Pour mieux pouvoir revenir sur le cas particulier de l’EPS au regard du transfert, c’est-à-dire, sur le problème de la « vie physique » en EPS.