2.3 Spécification et mise en catégories des formulations « vie physique »

Il s’agit de clarifier l’emploi des formulations « gestion de sa vie physique » et « gérer sa vie physique ». Cette élucidation est à envisager en rapport avec sept textes officiels en lesquels il est question de « vie physique ». Elle est à opérer, en outre, dans l’ensemble des formulations concernant la « vie physique » qu’on trouve dans un échantillon d’écrits. Il convient ainsi de spécifier les formulations et les catégories de formulations à considérer.

Cette spécification appelle un examen des écrits de l’échantillon. Les phrases ou titres comportant le nom « vie » directement suivi du qualificatif « physique », ou « VP » pour « vie physique », ont été extraits de l’échantillon pour trancher en la matière. Ces textes ont généralement pu être déterminés aisément. Il est à noter, toutefois, quatre cas ayant posé problème. L’un d’eux concerne une présentation de différentes conceptions quant à la « vie physique » en EPS. Or, la rédaction pose problème au plan de la syntaxe, ce qui conduit à s’interroger quant au texte à retenir. On a ainsi : ‘« Sans prétendre à une quelconque synthèse, il est possible de repérer différentes conceptions de la vie physique : [...] - préventive et sécuritaire : l’objet de l’EPS est alors d’inculquer des savoirs utiles, voire utilitaires : [...] l’acquisition de comportements de survie ou de réchappe dans les situations de loisir, etc. »’ 1881 Il a alors été considéré que le texte à sélectionner se situe entre deux signes « . ». Celui-ci débute alors par :  « Sans prétendre à une quelconque synthèse ». Il s’achève par : « l’acquisition de comportements de survie ou de réchappe dans les situations de loisir, etc. » Deux autres cas ont posé des problèmes similaires à celui-ci. On a ainsi déterminé le texte suivant : « ‘- méthodologique : apprendre à gérer sa vie physique est ici d’abord apprendre à maîtriser les manifestations perturbatrices liées au stress (tremblement, agitation incontrôlée) qui entravent les performances au sens large, en situation d’examen, d’entretien professionnel, de compétition sportive. »1882 ’  On a aussi sélectionné le texte qui suit : « ‘- la finalisation à la gestion de sa vie physique : faire en sorte que l’élève assume des choix pertinents quant à sa pratique physique ultérieure. »1883 ’ Le cas restant à indiquer concerne encore une portion d’écrit faisant problème au plan de la syntaxe. Il est indiqué : ‘« Pour permettre aux élèves d’acquérir savoirs et connaissances pour gérer leur vie physique, vous avez choisi de privilégier : »1884. ’Un tableau présentant des résultats est ensuite fourni. A la suite de ce tableau, débute une nouvelle phrase. On a retenu en ce cas le texte comprenant le propos introductif au tableau ainsi que le tableau lui-même.

Une confrontation des textes retenus, qui comprennent un total de cent huit formulations relatives à la « vie physique », a alors été mise en place. Ils ont été pris en compte indépendamment des caractéristiques des écrits dont ils sont extraits : dates de publication, thèmes abordés... Cela a permis de les confronter au plan du vocabulaire et de la grammaire : il s’agit, en référence à A. Moles1885, de trancher quant à leurs écarts de « similarité ». La procédure utilisée pour ce faire correspond à celle que L. Bardin dénomme « procédure par tas »1886 : il n’existait pas de système de catégories de formulations autorisant une « procédure par boîtes ». La démarche choisie a permis de statuer quant aux catégories de formulations à envisager. Il s’est avéré qu’on peut statuer quant à similarité de la formulation que comporte un texte à celle présente dans un autre en fonction de trois attributs (tableau n° 3). Le premier concerne l’action, les actions, l’état ou les états indiqués par le nom, les noms, le verbe ou les verbes que complète « vie physique ». Le deuxième a trait au déterminatif qui précède « vie physique ». Le troisième est relatif au rapport au temps pour les individus concernés par la « vie physique » en EPS, c’est-à-dire les élèves. Il a alors été possible, en tenant compte du jeu combiné de ces trois caractères, de repérer l’utilisation de vingt-quatre catégories de formulations (tableau n° 4 et document n° 2). L’une d’elles comprend « gestion de sa vie physique », « gérer sa vie physique » et « autogestion de sa vie physique ». On l’a nommée « G / P / x ». « G » signifie « gestion », « gérer » ou « autogestion », « P » veut dire « déterminatif possessif » et « x », « pas de relation explicite au temps ». On peut, par convention, considérer que la catégorie « G / P / x » regroupe les formulations relatives à la « gestion de sa vie physique ». On a, par exemple, une formulation de cette catégorie dans le texte suivant, qui émane de D. Delignières et C. Garsault1887  : « ‘Nous sommes persuadés que l’avenir proche de la discipline va se structurer autour de son troisième objectif, concernant le savoir gérer sa vie physique ».’

Notes
1881.

Cogérino (G.), Gestion de la vie physique, Revue EPS, n° 251, janvier-février 1995, p. 23

1882.

Cogérino (G.), Op. Cit., p. 23

1883.

Ibid., p. 22

1884.

Cogérino (G.), Quelle contribution des enseignants d’EPS à la santé ?, in : Comité d’études et d’informations pédagogiques de l’éducation physique et du sport, Op. Cit., p. 56

1885.

Moles (A.), Les sciences de l’imprécis, Paris : Seuil, collection Points Sciences, 1995, pp. 207-209

1886.

Bardin (L.), L’analyse de contenu, Paris : PUF, 1977, pp. 152-153

1887.

Delignières (D.), Garsault (C.), Apprentissages et utilité sociale : que pourrait-on apprendre en EPS ?, in : René (B. X.), Op. Cit., p. 156