1.1.2. Différents types d’écritures

Mais si l’alphabet apparaît aux yeux d’un occidental comme la manifestation la plus achevée de l’écriture, comme on le voit à la lecture de J.J.Rousseau, il n’en constitue en fait qu’une des formes. Les mayas n’ont jamais eu d’alphabet, n’en déplaise à Diego de Landa qui leur en avait inventé un, et en Chine, par exemple, l’idéographie n’est jamais devenue tout à fait phonétique, de même l’écriture Kanji des japonais est idéographique et l’écriture Kana syllabique .

On distingue ainsi :

  1. Les écritures synthétiques où un dessin correspond à l'ensemble de l'organisation d'une phrase.
  2. Les écritures analytiques où la phrase est décomposée en plusieurs symboles correspondant à la signification des mots. Les idéogrammes de l'écriture japonaise Kanji sont un exemple d'écriture analytique.
  3. Les écritures phonétiques syllabiques qui font correspondre à chaque syllabe un phonogramme ( c'est le cas de l'écriture Kana).
  4. Les écritures phonétiques alphabétiques qui font correspondre une lettre à un son.

En ce qui nous concerne, bien qu’alphabétique, notre système d’écriture n’est pas purement phonétique : l’alphabet latin ne comportant que 23 lettres, il ne pouvait suffire, même porté à 26, pour transcrire les 36 sons du français parlé. Notre orthographe s’est ainsi constituée progressivement, tiraillée entre une tendance étymologique, faisant référence pour l’essentiel au latin, et une tendance phonologique née de l’ancien français parlé. Beaucoup de mots sont malgré tout transparents et réguliers, c’est-à-dire qu’ils établissent une correspondance parfaite phonème-graphème ; d’autres, cependant, comportent des irrégularités ou des ambiguïtés et leur orthographe ne peut être facilement déduite de leur prononciation .