1.1.3. Etymologie

De fait, comme le montrent les différentes tentatives de typologie de l’écriture (Rousseau, Saussure, Gelb)[132, 136, 74,75] c’est une idée commune que l’écriture est liée à la langue et que sa forme idéale est l’alphabet .

Or, de la même façon que l’alphabet n’est pas la seule forme d’écriture possible, rien à l’origine, ne renvoie à la langue et à l’idée que les premiers graphismes servaient à la transcrire.

Du point de vue étymologique “ écrire ” vient d’une racine indo-européenne SKER, “ gratter, inciser ” dont la forme élargie Squeribh “ inciser ” a donné scribere-écrire. Le grec GRAPHO vient de la racine indo-européenne GERBH “ égratigner ”; d’autres langues dérivent d’une autre racine indo-européenne, WER ou LIKH, mais toujours avec l’idée d’égratigner ou de gratter .

En sémitique, on trouve deux racines KTB ou ZBR : la première, usuelle, a plutôt le sens d’“assembler ” ou de “trace ”, la seconde “ tailler le rocher ”.

Au début, il s’agissait avant tout d’une “ écriture de choses ” pouvant être lue dans différentes langues . L’écriture ne servait pas à transcrire des textes, de la littérature, mais des comptes (de bétail, d’impôts) pour en témoigner, ainsi que de différents actes de la vie. Ce n’est que beaucoup plus tard qu’elle a assuré les fonctions qu’on lui connaît aujourd’hui .