2.2.3.1. Influence du placenta sur les ressemblances à la naissance

La situation intra-utérine des embryons peut être à l’origine d’un défaut d’irrigation vasculaire de l’un d’eux. Une complication sérieuse des grossesses multiples est constituée par un shunt vasculaire d'un jumeau vers l'autre du fait d'anastomoses importantes réalisant le syndrome transfusé-transfuseur, un embryon se développant aux dépens de l’autre. Ceci se voit en présence d'un placenta monochorionique-diamniotique.

Si le défaut d’irrigation est très important, on peut voir au maximum une malformation de type acardiaque qui aboutit à la formation d’une masse amorphe dans laquelle aucune organisation générale n’est retrouvable.

Les anastomoses vasculaires sont constantes en cas de placenta monochorionique et monoamniotique mais ne comporte pas d’anastomoses profondes. Toutefois ce type de placenta accroît le risque de malformations et la mortalité périnatale.

A l’inverse, il n’y a pas, en principe, d’anastomoses vasculaires entre les deux circulations fœtales en cas de placenta dichorionique, toutefois cela n’est pas absolument certain en cas de placentas dichorioniques fusionnés.

Ces éléments peuvent expliquer que les différences intra-paires de poids de naissance soient en moyenne significativement supérieures chez les jumeaux monozygotes monochorioniques par rapport aux dichorioniques ; elles auraient également tendance à être supérieures dans le cas de placentas dichorioniques fusionnés par rapport aux placentas séparés (Björo et al.,1985 [16] ; Vlietinck, Derom et al., 1989 [156]). Cependant, le poids de naissance varie également en fonction du lieu d'implantation du cordon.

Les moyennes des différences intra-paires portant, à la naissance, sur la taille, les index pondéraux ou le périmètre crânien, ne diffèrent pas, quant à elles, entre monozygotes mono et dichorioniques (Spitz, 1994 [143] ; Spitz et al., 1996 [145]).

Corey et al., 1976 [39] ont montré un effet du placenta sur le taux de cholestérol dans le cordon ombilical avec une variance intra-paire des monozygotes dichorioniques cinq fois supérieure à celle des monochorioniques.