3.2. Hypothèses de travail

Quelle que soit sa complexité, l’écriture peut être considérée du point de vue de l’activité manuelle, comme une performance plus ou moins réussie quant à sa lisibilité, son utilisation de l’espace et sa rapidité caractérisés par différents paramètres.

Elle suppose l’existence d’une main préférentielle, mais les différences de performances entre les deux mains peuvent varier et constituer un degré plus ou moins important de latéralité droite ou gauche.

Il nous a paru intéressant de vérifier si les connaissances que nous avions concernant la latéralité et les performances manuelles dans des épreuves telles que la frappe répétée, le pointillage ou le déplacement de chevilles, s’appliquaient aussi à l’écriture.

On peut résumer ainsi les données de la littérature, développées dans le chapitre précédent (Geschwind [76] ; Coren [38] ; Davis et Annett [49] ; Carlier [31]) :

De plus, on note également des ressemblances chez les germains élevés ensemble.

Si l’incidence de la gaucherie a souvent été considérée en regard de la préférence manuelle pour l’écriture (Davis et Annett, 1994) [49], les études sur les performances manuelles, pour l’essentiel, portent sur trois tests : le “ tapping ” ou l’épreuve de frappes répétées assez analogue, l’épreuve de pointillage et celle de déplacement de chevilles. De ces trois tests un seul, le pointillage, se rapproche quelque peu de l’écriture, encore qu’il ne fasse pas intervenir les fonctions du langage. Or, pour ce test, dans l’étude de Carlier (1996) [31], on note des corrélations intra-classes particulièrement faibles chez les dizygotes, beaucoup plus importantes chez les monozygotes.

Dans ce contexte, il nous paraissait donc intéressant d’étudier l’écriture et, bien que l’ensemble des études antérieures n’aille guère dans ce sens, nous espérions que la comparaison des différences intra-paires pourrait distinguer monozygotes et dizygotes pour certains paramètres de l’écriture ou pour l’un ou l’autre des facteurs de son organisation grapho-spatiale.

Nous pensions que certains paramètres pouvaient être dépendants de facteurs influencés par la génétique tandis que d’autres ne le seraient pas, et pour ces derniers on pouvait envisager le rôle d’autres sources de variations liées à l’environnement, notamment l’environnement intra-utérin.

Par ailleurs, nous souhaitions également comparer les performances de la main préférée et celles de la main non préférée de manière à vérifier les données de la littérature concernant le degré de latéralité, en fonction des paramètres considérés.