2.1.2. Inter-corrélations des différents paramètres et analyse factorielle des données

2.1.2.1 Etude main dominante

Tableau 32. Matrice des corrélations entre les différents paramètres de l’écriture main dominante.
Tableau 32. Matrice des corrélations entre les différents paramètres de l’écriture main dominante.

On retient essentiellement :

  • les corrélations positives de M et de Y (marges et hauteur du texte), négatives de M et L (longueur du fil, caractérisant la dimension du graphisme) , corrélations positives de la longueur du fil (L) avec la vitesse du graphisme (V) et l’indice de linéarité-surface (LS), lui-même corrélé à la vitesse,
  • corrélations positives des paramètres de pression, entre eux (texte et signature) et avec la pâtosité ,
  • corrélation positive de la vitesse du graphisme et de la rapidité.

Le tableau 32 donne l’ensemble des coefficients de corrélation pour tous les paramètres ; les corrélations significatives à p.05 sont repérées en rouge quand elles sont positives, en bleu quand elles sont négatives.

On constate qu’il y a une relation ente X et XS, et que plus l’écriture va à droite, plus elle s’étend vers le bas également (corrélation négative avec Y), et plus les lettres sont inclinées sur l’horizontale (corrélation positive avec DLE).

La direction des lignes est, elle, en rapport avec la vitesse et la rapidité : elles prennent une direction ascendante quand l’écriture est plus rapide.

L’indice de linéarité-surface, qui corrèle positivement avec la dimension et la vitesse du graphisme, est également en rapport avec la pression maximale, la pâtosité et l’importance des blancs : les écritures en “ surfaces ”, ou en boucles, sont plus grandes que les écritures en bâtonnets avec des pressions plus fortes, elles laissent moins de place aux blancs dans le texte et elles sont moins rapides.

La place laissée aux blancs dans le texte, en pourcentage, est plus grande quand les écritures sont étendues (corrélation négative avec les marges) mais petites, en bâtonnets, avec des pressions plus faibles.

On remarque que la juxtaposition de l’écriture ne corrèle avec aucun autre paramètre dans notre étude.

Pour mieux comprendre comment s’associent les différents paramètres, quels sont ceux qui vont dans le même sens et ceux qui s’opposent, nous avons procédé à un analyse factorielle des scores d’un jumeau de chaque paire, de manière à dégager les facteurs principaux selon lesquels s’organise l’écriture.

L’analyse en composante principale permet d’extraire 4 facteurs, rendant compte de 60% de la variance totale. La figure 22 montre les corrélations des paramètres avec les deux principaux facteurs. L’ensemble des corrélations, correspondant aux poids factoriels (coordonnées des paramètres dans le système d’axes constitué par les facteurs), est donné dans l ‘annexe S.

Le premier facteur corrèle positivement avec l’importance des blancs et négativement avec les indices de pression et de pâtosité. Il explique à lui seul 25% de la variance. Nous l’avons interprété comme un facteur d’ “ implication ” du scripteur, en rapport avec la pression.

Le second facteur, qui explique 16% de la variance, corrèle positivement avec L, LS et V, négativement avec M et Y. Il s’agit du facteur d’ “ extension ”, en rapport avec la dimension du graphisme et l’appropriation de l’espace.

Le troisième facteur est tiré à droite par l’importance des blancs, à gauche par Y, L et LS ; on trouve à droite également les pressions moyennes, la position droite de la signature et du texte, la juxtaposition.

Le quatrième facteur est tiré à droite par R,V, DLI, à gauche par L.

Le cinquième facteur corrèle positivement avec XS et DLE, négativement avec J, DS, DLI.

En ce qui concerne le troisième facteur, on remarque le rapprochement que l’on peut faire avec l’écriture des cadres supérieurs ce qui conduit à interpréter ce facteur en terme de “ rationalité ” .

Le quatrième facteur, en rapport avec la rapidité et la direction des lettres est plus lié à l’ “ efficacité ” du graphisme.

Pour le cinquième facteur, on est tenté d’évoquer le “ conformisme ” des écritures proches du modèle en ce qui concerne la liaison, la direction des lettres, la position de la signature.

Figure 22. Corrélations des paramètres avec les 2 facteurs principaux de l’ACP
Figure 22. Corrélations des paramètres avec les 2 facteurs principaux de l’ACP