2 Une écriture psychanalytique :
Didier Anzieu. A propos de Francis Bacon

En dernière partie, nous voudrions nous interroger sur un rapport tout à fait particulier de la psychanalyse et de l'art ( comprenant la littérature ), rapport d'emboîtement comme le dit Pontalis, emboîtement réciproque, où l'écriture du psychanalyste prend comme objet un écrivain ou un peintre, lecture-analyse où la parole -- au sens lacanien -- de l'oeuvre saisie par l'analyste devient à son tour parole de l'analyste.

Nous avons eu l'occasion plusieurs fois de citer Didier Anzieu, notamment à propos de Francis Bacon, il semble qu'il entretienne dans "son écriture sur" un rapport très particulier, sorte d'écriture en miroir, à partir d'oeuvres elles-mêmes. Comment un texte se constitue t-il au travers d'un autre texte tuteur, selon l'expression de Sarah Kofman, ou d'une oeuvre musicale et picturale?

Le processus de cette écriture seconde refait, reflète un acte créateur antérieur : l'écriture du psychanalyste se nourrit du corps de l'oeuvre de Samuel Beckett, de Francis Bacon. Comment se transforme-t-elle à son tour en oeuvre? Inscrit-elle à rebours dans le corps du psychanalyste le corps de l'oeuvre? Alibi? Témoignage?

C'est au travers du numéro consacré par la Nouvelle Revue de la Psychanalyse (numéro 16, automne 1977 ), Ecrire la psychanalyse , que peut être interrogé l'usage "psychanalytique" de la littérature et de l'art.