CHAPITRE I : ETUDE DES TERMES -

Que veut dire l’expression « danse macabre » ? Ces deux mots, dont la signification semble limpide, se revêtent d’opacité lorsque l’on tente de les définir... Que cachent chacun de ces deux termes ? Quel nouveau sens prennent-ils lorsqu’ils sont associés ?

I. Le mot « macabre ».

La première danse des morts qui ait été désignée sous le nom de « macabre » est celle du Charnier des Innocents, à Paris. La forme la plus ancienne du mot est « Macabré », on la trouve dans Le Respit de la Mort de Jean Le Fèvre (1376). A la fin du XIVe siècle, l’expression « danse macabré » était courante, mais au XVe siècle, nous dit Emile Mâle, « on n’en savait déjà plus le sens. Le moine anglais Lygdate croit que Macabré est un docteur, et nos imprimeurs français s’imaginent que c’est un poète allemand : c’est pourquoi, dans l’édition latine de la danse macabre, il est dit que les vers ont été traduits de l’allemand12 ». Armand Machabey confirme ces dires en nous apprenant qu’« un chroniqueur parle de la danse « maratre » des Innocents, un autre de la danse « marcade » 13». Il ne faut ainsi guère s’étonner si encore aujourd’hui l’origine et le sens de ce mot demeurent obscurs ! Examinons les principales hypothèses proposées.

Notes
12.

L’art religieux de la fin du Moyen Age en France, Paris : Librairie A. Colin, 1949, p. 360.

13.

« A propos de la « Discussion » sur la Danse Macabre », Romania, 1959, tome LXXX, 88e année, p. 120.