II.1.2. Sens particuliers.

Jusqu’au XVIIIe siècle on écrivait « dance » avec un « c » et non « danse », le sens de ce mot était beaucoup plus général que maintenant. « Les textes des écrivains de cette époque et en particulier le Journal de Paris sous Charles VI prouvent qu’au XVe siècle on le prenait dans une acception plus étendue ; il signifiait ce qu’en style militaire on appelait un défilé; en langage liturgique une procession ; pour un musicien, il correspond à l’idée de ronde, branle ou bourrée. C’est la théorie antique que l’on a traduite par « chorea » (danse), bien improprement, mais toujours avec l’idée de multitude, comme « turba » chez les Latins. Enfin ce mot « danse », dans les auteurs de l’époque, entraîne presque toujours après lui, dans leur pensée, le sens de malheur, funeste, terrible, on dit encore « recevoir une danse », expression équivalent à « être battu sérieusement ». 76» La danse macabre pourrait se rapprocher du défilé et le mot « danse » serait connoté négativement.

Notes
76.

DUFOUR V., op. cit., p. 4. (Voir aussi LAQUERRIERE A., Charniers et Ossuaires, Paris, 1924).