I. Une mort aveugle : les grandes calamités.

Dans les danses médiévales, la mort nous apparaît comme toute puissante puisqu’elle s’attaque à l’ensemble des membres d’une société. Toutefois, elle n’opère pas de manière insensée ; elle choisit ses victimes et prend le temps de s’adresser à chacune d’entre elles. La mort accomplit sa tâche en suivant un principe identique dans les danses de Ferdinand Barth et Auguste Hoyau. Elle se rend auprès du joueur, de l’alpiniste, de la cuisinière, de l’agioteur... des différents membres qui composent la société. La danse est là pour nous rappeler un principe simple que nous cherchons souvent à oublier : « Zum Sterben jede Stund’ bereit. 497»

La mort des danses « contemporaines » a très souvent perdu cette sagesse qui consistait à réveiller les hommes, à leur faire prendre conscience de leur finitude, elle brandit désormais une « aveugle faucille 498». Pour étancher sa soif de sang, elle se cache derrière deux fléaux : la peste et la guerre. Ces éléments qui ont contribué à la naissance du macabre vont devenir des motifs importants des danses.

Notes
497.

BARTH F., op. cit., prologue.

« Chaque heure prépare notre mort ».

498.

VERLAINE P, op. cit., p. 11.