II. Le personnage de la Mort.

Dans les danses médiévales, il n’était pas toujours aisé de savoir si le double qui accompagnait le vivant vers la tombe représentait le sosie du mourant ou une figure de la mort. Seul le poème du Mors de la pomme levait toute ambiguïté en nous montrant la naissance de la mort, envoyée par Dieu pour rappeler aux humains les conséquences de la faute de leur ancêtre originel. Dès la fin du moyen âge, la mort acquerra le statut d’individu. « Au point de vue dogmatique, la Mort n’est pas reconnue par le christianisme, comme une personnalité. Par contre, la croyance médiévale, la littérature, l’art de cette époque la traitent comme telle et c’est comme une individualité que la prend en compte la religion chrétienne du moyen âge, bien qu’elle ne le dise pas officiellement. 555» C’est en lui donnant le pouvoir de bouger et de parler que l’homme va créer le personnage de la mort556. Quelques siècles plus tard, la mort est devenue un être à part entière, et en tant que tel, vu sa notoriété, elle n’échappe pas au stéréotype !

Notes
555.

BUGIEL Docteur V., « L’idée de la mort au Moyen Age », Congrès d’histoire du christianisme, 1928, tome 3, p. 122.

556.

Voir GABION C., D.E.A., op. cit., chapitre 2.