II.2. Les revenants.

L’atmosphère surnaturelle qui enveloppe nos textes va se teinter de connotations diaboliques au moment où les morts commencent à apparaître. La lune1042 « jette un reflet bleu 1043», « elle brille à travers les nuages qui la reflètent sur vous comme derrière un rideau bleu 1044», « un phosphore aux vapeurs blafardes charge l’air 1045». « A l’horizon, le ciel est d’un rouge d’enfer 1046», « le firmament, si blanc, si bleu, semble illuminé par l’éclat d’un incendie de l’enfer 1047» qui se projette sur les « forêts violettes 1048». « Je suis toujours chez Lucifer 1049» s’écrie avec horreur le personnage qui assiste au réveil des morts.

Notes
1042.

« La lune, l’astre pâle et nocturne, a été souvent reconnue comme séjour des morts. Cette vieille croyance se retrouve souvent dans les doctrines occultistes : Gorghieff enseignait à ses disciples que « la vie organique (de la terre) alimente la lune. Tous les êtres vivants libèrent au moment de leur mort une certaine quantité de l’énergie qui les anime (...). Les âmes qui vont à la lune possèdent peut-être une certaine somme de conscience et de mémoire (.. .) la lune est l’électro-aimant qui suce la vitalité de la terre. » MORIN E., op. cit., pp. 164-165.

1043.

GAUTIER T., La comédie de la mort., op. cit., p. 40.

1044.

FLAUBERT G., op. cit., p. 162.

1045.

FAGUS, op. cit., p. 149.

1046.

RIMBAUD A., op. cit., p. 32.

1047.

FLAUBERT G., op. cit., p. 166.

1048.

RIMBAUD A., op. cit., p. 32.

1049.

FAGUS, op. cit., p. 11.