II.2.2. L’aspect corporel.

« Les revenants ont toujours l’aspect qui fut celui de leur dernière heure : les noyés apparaissent trempés et les assassinés couverts de sang 1073», une vieille femme qui assiste à une messe nocturne, «  trouva là force gens, vêtus à la mode de l’ancien temps 1074». Un homme de Vécoux se joint à la troupe des trépassés « ne se doutant pas de ce qu’elle pouvait être 1075» ; s’il arrive aux vivants de suivre la troupe des morts qui s’enfonce dans la nuit ou d’assister à l’une de leurs messes, c’est uniquement parce que l’apparence des morts ne se distingue pas de celle des vivants. Lorsqu’ils sortent de terre, les défunts sont semblables à ce qu’ils étaient avant de mourir, leurs habits sont propres et sans plis, leur corps n’a pas subi les attaques du temps ... les vivants ne rencontrent jamais de cadavres décomposés.

S’éloignant des légendes, les auteurs des danses puisent dans la veine macabre et font de la décomposition corporelle l’un des éléments récurrents des danses macabres. Il semblerait toutefois que le macabre se soit diversifié et qu’il faille faire la distinction entre la mort, squelette sec et donc acceptable et les morts qui se lèvent de leurs cercueils ou qui pendent au bout d’une corde, dévorés - entre autres - par les vers.

Notes
1073.

LECOUTEUX C., MARCQ P., op. cit., p. 99.

1074.

MARKALE J., op. cit., p. 137.

1075.

Ibid., p. 49.