Passages de la peste en 1462, 1521, 1545.
Le 20 février 1352, l’abbé Etienne d’Aigrefeuille écrivit à Clément VI que sa riche abbaye de La Chaise-Dieu est dans un état pitoyable : « par la stérilité des récoltes, la cherte de tout, le manque de serviteurs, de vivres, l’abandon de la ville, la peste de mortalité », cette dernière cause entraînant évidemment les autres.
La peste reparut en 1383 et, remontant du midi, enleva le tiers des habitants de Saint-Flour et des environs. Tout le XVe va souffrir d’épidémies que les Routiers (anciens soldats rendus libres par la fin des hostilités avec les anglais, qui errent en bandes pillardes à travers la France) transporteront d’une ville à l’autre. Saint-Flour et sa région souffrirent de deux pestes très graves, en 1433 et 1465-66 (foires annulées, passages gardés, communications interdites avec les environs...)
La peste réapparaîtra encore, très meurtrière, en 1483, 1494, 1505, 1520, 1530, 1558, 1579, 1587, 1627-1629, en Auvergne et à la Chaise-Dieu.
1349 : « Et fut ceste pestilence si générale et si pernicieuse que de mille personnes il n’en demeuroit pas dix » note Guillaume Paradin.
Réapparitions de l’épidémie en 1365-66, 1380-1383, 1392-1400, 1412-1414 et en 1430, soit six ans avant la réalisation de la fresque de la Sainte Chapelle. La maladie fera encore des ravages jusqu’au XVIIe siècle.
- Invasion de la Mort Noire d’août 1348 à fin septembre 1349.
- Retours de la Peste au XIVe siècle en 1368, 1375, 1390-1391.
- Retours de la maladie au XVè siècle : 1405-1407, 1420, 1426, 1434, 1439, 1449-1454... et de façon régulière jusqu’en 1665.
1348 : la Peste Noire, venue par la Méditerranée, remonta la vallée du Rhône et frappa Paris durant un an et demi. S’il est difficile d’en chiffrer la mortalité exacte dans une ville dont la population est aujourd’hui estimée à 210 000 habitants, remarquons qu’il mourait 500 personnes un jour à l’Hôtel-Dieu, que le couvent des Filles Dieu, dont la mortalité annuelle normale était de 4 à 5 décès, perdit 32 religieuses en six mois.
1360-1361 : « Rétrogadant d’Allemagne et des parties septentrionales, la mortalité revint à nous » (Guy de Chauliac).
1367 : La Prieure de l’Hôtel-Dieu adressa au Chapitre de Notre-Dame une demande nécessitée par une pénurie de linge : elle a fait enterrer 22 500 corps en trois ans tandis que la moyenne annuelle est de 1500 décès.
1374 : épidémie de peste, dont parle Chalin de Vinario.
1380 : cette peste revint : « on moy d’aoust ensuivant l’an CCCLXXIX commença une grant mortalité à Paris et environ » et le roi suivi des conseillers au Parlement, se réfugia à Montargis.
1387 : « Il y eut une merveilleuse et comme générale mortalité » (Juvenal des Ursins).
1399-1401 : « epydimiales sane pestis et apostematum infection... » note la Chronique de Saint Denis et Juvenal des Ursins remarque : « c’est chose incroyable la grande quantité de peuple qui mourut ».
1412 : au siège de Bourges éclata une peste bubonique qui gagne la région parisienne, l’affligeant d’août à décembre.
La peste bubonique fait alors place à d’autre maladies qui furent désignées par le même mot :
1414 : grave épidémie de coqueluche qui affecta enfants et adultes. Le Parlement interrompit ses audiences et le roi différa son départ.
1418 : tous les chroniqueurs ont noté cette épidémie si grave que, dit l’un « on n’avoit vu pareille calamité depuis trois cent ans ». Probablement due à la variole, ses ravages furent aggravés parce qu’elle succédait à une disette et un rude hiver. La ville reprit son aspect de temps de peste : fuite, ajournement des séances, malades et morts. Charles VI se réfugia à Pontoise et le duc de Bourgogne tenta de conclure avec les Armagnacs une trêve nécessaire, vu l’état des combattants; « pour ce que à Paris, avoit grant mortalité, la Cour ordonna que le Parlement cesseroit quant aux plaidoiries ». « Tant en mouru vers la fin dudit moy de septembre qu’il convint de faire es cimetières de Paris grans fosses » note le Bourgeois de Paris.
1421 : retour de l’épidémie de variole.
1422 : la dysenterie s’ajoute à la variole persistante.
Retours des maladies en : 1432-34, 1438, 1449-1450, 1466-1468, 1471, 1475, 1478, 1481-1484 et 1499-1500.
Peste de 1348 accompagnée de tueries expiatoires : les juifs furent accusés d’avoir « semé la peste » et furent massacrés.
Retour de la maladie en 1358, 1363, 1381, 1397, 1410, durant la fin du XVe et jusqu’au XVIIe siècle.
Les indications fournies par cette annexe sont empruntées à Jacqueline Brossolet, à Michel Vovelle, à Suzanne F. Wemple et Denise A. Kaiser. (Leurs ouvrages sont cités en bibliographie).