1.2. Le décalage entre les lectures des lycéens et les propositions de leurs enseignants.

Est très instructive la comparaison entre les résultats de l’enquête menée de 1995 à 1998 par C. Baudelot et ceux obtenus entre 1990 et 1992 par B. Veck, responsable, à l’Institut National de la Recherche Pédagogique, du Laboratoire de Didactique du Français. Le travail de celui-ci et de ses collaborateurs est paru sous le titre : La Culture Littéraire au lycée : des humanités aux méthodes ?, dans la collection de l’INRP, Didactiques des disciplines. ⁶ L’enquête portait, entre autres, sur les représentations des enseignants de français par rapport à leurs disciplines, sur les conseils de lecture donnée à leurs élèves et sur leurs attendus.

Pour ne pas alourdir le propos, nous n’avons retenu que les vingt cinq premiers titres proposés à chaque niveau de classe de lycée par les enseignants.

Les nombres indiqués à droite des tableaux correspondent au nombre d’enseignants proposant ce titre.

L’enquête menée par B. Veck étant antérieure à celle de C.Baudelot, on pourrait penser que les lectures, qui tenaient à cœur aux enseignants, apparaîtraient dans les réponses des lycéens qui en ont reçu la proposition. Nous nous proposons une simple comparaison entre les œuvres littéraires de la liste des enseignants et celles des lycéens, le rang de l’œuvre lue étant indiqué dans la colonne « élève de Seconde, Première ou Terminale ».

Tableau 

Les élèves de seconde semblent trouver de l’intérêt à la proposition de l’enseignant, puisqu’ils choisissent en bonne position les œuvres conseillées. Il semble que leur attente est comblée.

Par contre, on constate que l’écart se développe en classe de première. La différence est totale en classe de terminale. Il paraît donc difficile de parler d’homogénéisation des cohortes lycéennes et la tâche enseignante paraît singulièrement complexifiée par un tel état de fait.