Chapitre 5. De l’utilisation des approches textuelles, structurale et sémiotique, de leur nécessité et de leurs limites, ou des conditions d’une saisie du texte comme fait en soi

« Conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu, comme par degrés, jusques à la connaissance des plus composés… »
René Descartes, Discours de la méthode, 2e partie, 1637.

Nous avons choisi de commencer la présentation des méthodes de lecture par celles qui relèvent du contexte social. Il n’y avait, dans cette priorité, aucune sorte de primauté accordée à l’approche sociologique ou sociocritique. Une telle primauté a été longtemps revendiquée par les approches textuelles proprement dites, soit celles qui relèvent du « texte tout seul », pour reprendre l’expression d’Elisabeth Ravoux-Rallo 66 . Les approches structurale et sémiotique n’ont pas manqué, en effet, de souligner qu’il fallait d’abord et avant tout autre considération sur le texte, rendre compte du texte lui même à partir des éléments qui le constituent en propre, comme système structuré et signifiant. Certains pourront s’étonner que les méthodes structurale et sémiotique, quoique incluses dans le même chapitre, soient ici présentées et traitées de façon disjointe et séparée. Nous n’ignorons , bien entendu, ni leur origine commune, ni la difficulté qu’il y a eu, à une certaine époque, à les distinguer. Mais l’histoire a finalement tranché : les modèles de lecture structurales sont restées, pour l’essentiel, tels que les ont proposés leurs initiateurs, alors que les modèles de lecture sémiotique se sont, en définitive, élaborés et continuent de s’élaborer selon d’autres perspectives, ce qui impose, tant sur le plan théorique que sur le plan pratique, une telle distinction.

Le 5ème chapitre présente ces deux approches en commençant par l’approche structurale, ce que suffit à justifier son antériorité relative.

Notes
66.

Ravoux-Rallo (Elisabeth), Méthodes de critique littéraire, Paris, Armand Colin, 1993.