Volume II. Pour une lecture anthropologique comme discours fondateur du texte, de la personne du lecteur et de sa culture

Partie 3. Pour une lecture anthropologique comme discours fondateur du texte

Chapitre 7. D’une lecture qui, juxtaposant diverses approches d’un même texte et spécifiant les indices saisis et l’objet construit par chaque approche, permet la définition de leur rapport respectif au texte et à l’anthropologie, ou des conditions d’une délimitation du champ anthropologique de chaque approche textuelle

« Le poète ne doit jamais proposer une pensée mais un objet, c’est-à-dire que même à la pensée il doit faire prendre une pose d’objet. »
Francis Ponge

La lecture d’une oeuvre met en présence trois partenaires : l’auteur, l’oeuvre et le lecteur, sans oublier la médiation de l’enseignant dans le milieu éducatif où se situe l’apprentissage de la lecture. Objet d’une création, l’oeuvre littéraire devient objet d’investigation. Il convient de cerner mieux cette réalité complexe à partir des concepts que fournissent les théories de la connaissance et de la communication et que mettent à notre disposition les théories du texte dans chaque approche critique. Il importe de distinguer en particulier les notions d’objet, d’indice, de signe et de symbole. Mais cette clarification qui permettra de mieux décrire les conditions de la lecture et les conditions de l’émergence du sens suffit-elle ? A propos d'un texte unique, n’y a-t-il pas nécessité d'une lecture unifiant les approches critiques, dépassant la simple juxtaposition de celles-ci, tout en s'appuyant sur les significations apparues dans chacune d’entre elles ? Auquel cas, comment faire pour ne pas se priver d’indices qui sont dans le texte et qui font sens et sur quels indices une lecture complexe et unifiée peut-elle se construire ? Par ailleurs, les limites et les manques de chacune des approches ne méritent-ils pas d’être questionnés, au nom du texte envisagé, selon nos hypothèses, comme un objet anthropologique ? Si les conditions d’une unification dans la complexité des diverses approches s’avéraient impossibles, une lecture, qui s’appuierait sur la pluralité et la variété des approches, et sur la multiplicité des indices, aurait-elle quelque validité ?