8.1. Expérimentation, sur un texte du Roi pêcheur, des conditions d’une synthèse des approches.

Nous supposons donc qu’une telle synthèse des approches est possible, se fondant sur une synthèse raisonnée de leurs significations, s’appuyant sur les indices recueillis dans chacune des approches et se réalisant dans l’identification de ce qui constitue le sens du texte pris comme réalité complexe ou comme « paradoxe de l’un et du multiple »1 Une telle structure, obtenue au-delà et à partir des différentes significations auxquelles permettent d’aboutir les différentes approches, les contient et les transcende.

Les pages qui suivent ont pour objet de vérifier cette hypothèse qui, pour tentante qu’elle soit, pourrait n’être qu’une illusion, comme le Graal lui-même. Il ne s’agit pas seulement, dans notre esprit, de faire du texte une mosaïque d’indices, mais d’identifier et de mettre en lumière le système de relations constituant le texte comme signe à partir des indices, ou plus exactement de rendre lisible le système interne du texte pouvant résulter des systèmes de signes cooccurrents dans le texte.

Le texte choisi comme objet d’analyse est pris dans le troisième acte du roi pêcheur de J. Gracq 2 . Nous proposons d’analyser le texte, dans un premier temps, à travers la succession des différentes approches, chacune d’entre elles donnant lieu à un inventaire précis et rigoureux des indices, à une phase interprétative par la mise en relation de ces indices ou par la corrélation établie entre eux et des faits externes au texte, à une synthèse énonçant les significations propres à l’approche mise en oeuvre.

Notes
1.

Morin (Edgar), Introduction à la pensée complexe, Paris, ESF, 1990, p. 21.

2.

Le texte correspond à la rencontre entre Perceval et Amfortas, rencontre située au château de Montsalvage. Le texte analysé débute p. 96 par : PERCEVAL : « Ce n’est pas cela » et se termine p. 98 sur « Monsalvage ne le voit déjà plus que comme une destinée ».