9.1.2. La lecture anthropologique n'est pas une approche ethnographique de l’œuvre littéraire.

Il ne s'agit pas non plus pour la lecture anthropologique de tomber dans le travers de certaines lectures d’oeuvres littéraires, lectures qui ont élaboré, à partir d'un recueil de détails, devenus matériaux d'enquêtes, des interprétations hâtivement folkloristes. Tels parmi des érudits locaux régionalistes, à l'affût des traces d'un monde rural en voie de disparition, ont pu privilégier, dans la lecture d'oeuvres littéraires aux contours bien définis, comme les oeuvres champêtres de George Sand, de Gustave Flaubert ou de Jean Giono, le relevé d'un registre du folklore local. La lecture anthropologique, qui n'est pas inattentive au détail, portant précisément «  une attention toute particulière à ces matériaux résiduels qui ont été longtemps tenus pour indignes d'une activité aussi noble que l'activité scientifique »3, met en relation ce détail qu'il soit linguistique ou culturel avec ce qui fait la cohérence de l'oeuvre.

Notes
3.

Laplantine (François), L'anthropologie, op. cit., p. 151.