9.2.4. La lecture anthropologique produit un discours anthropologique.

Prenant en compte l'unicité du fait humain produit dans le cadre d'une culture, la lecture anthropologique, dépassant les simples convergences entre les approches, fonde un objet anthropologique : le texte littéraire. Prenant en compte la complexité de l'objet textuel et de sa nature anthropologique, elle permet une élucidation authentique de ce texte et de cet objet anthropologique comme signe de culture. En concevant le texte non seulement comme objet, ou comme produit du travail humain, mais aussi comme outil ou comme instrument d'élucidation d'un fait de culture et d'un fait humain, elle se définit comme processus appelant, dans le compte rendu, une production culturelle. Ce compte rendu, qui dépasse la partialité des sens attribués à un auteur, à son contexte personnel, social ou historique, et qui dépasse également la partialité des sens générés par le lecteur, par son contexte personnel, social ou historique, renouvelle la relation entre création et réception de l'oeuvre littéraire et transcende les personnes et les lieux, faisant de l'oeuvre littéraire un objet représentant l’universel en dépit de son caractère particulier, et pas seulement un artefact. Elle donne à l'acte d'écrire, y compris celui qui est de rendre compte par écrit, sa pleine valeur de créativité, tout en permettant une élucidation de cet acte aussi peu réductionniste que possible. Laquelle agréerait aux auteurs, tel que J. Gracq, enclins à vouloir réserver le mystère de l’écriture à l’acte de l’écrivain-créateur.