10.1.2. Repérage des caractéristiques du mythe de l’oeuvre et du mythe fondateur de la culture supposée porter l’oeuvre. Identification de ces caractéristiques et limites de cette identification.

A partir de l'identification des caractéristiques que présente le mythe particulier repéré dans une oeuvre, comme celle de Calderon, on peut, par hypothèse, le référer à d'autres mythes fournis par les cultures, en l'occurrence prioritairement par celle qui est supposée porter La vie est un songe. La transformation constatée, en particulier chez Sigismond, peut être référée au mythe fondateur de la culture occidentale, celui fourni par le christianisme.

Le mythe chrétien d'un paradoxe positivement orienté (paradoxe comme Mort et Résurrection) et l’orientation positive de ce paradoxe prennent le sens d’un mythe de libération et de salut. Un tel mythe, présentant de telles caractéristiques, se révèle, après analyse et comparaison, identique au mythe inscrit au coeur de La vie est un songe.

Pour qu'une telle identification puisse avoir lieu dans l'acte autonome de lecture de l'élève, il convient que celui-ci ait une connaissance et une conscience claire des mythes susceptibles de répondre à ses interrogations et aux caractéristiques des oeuvres lues. Une telle connaissance passe précisément par la formation progressive à la lecture anthropologique et par une pratique organisée et sans cesse renouvelée de cette méthode de lecture. On peut attribuer , inversement, l'ignorance des mythes et des réalités anthropologiques, qui peut être celle de l’élève, à une pratique et à des modalités de lecture qui excluent à priori la saisie de ces dimensions dans les productions culturelles que sont les œuvres littéraires.