Conclusion

Quand nous disons que la lecture anthropologique est une herméneutique, nous voulons dire que c'est une lecture qui s'emploie à élucider dasn une démarche rationnelle les conditions de la compréhension par le lecteur de l'oeuvre littéraire qui est "participation du lecteur à une compréhension commune". 0 La lecture se définit dès lors comme un acte qui, à partir d'une prise d'informations dans l'oeuvre aboutissant à ue interprétation partielle, vise, dans une progression méthodique, qui, par familiarité, par habilité ou par stratégie, peut devenir un art, à comprendre l'oeuvre d'un auteur, c'est-à-dire à entrer dans le cercle herméneutique de la compréhension. Certes la lecture compréhensive met en relation deux subjetcivités, celle de l'auteur et celle du lecteur, qui trouvent des points communs, nombreux et complexes lesquels touchent aux réalités anthropologiques et culturelles des différentes identités relatives qui définissent ces subjectivités, subjectivités s'inscrivant dans le processus de la transmission cette lecture n'exclut ni l'impossibilité de la rencontre ni la possibilité d'une rencontre qui peut être proche de la fusion. Dans ce cas surtout, la lecture devient transmission et la compréhension est le signe d'une insertion du sujet-lecteur dans ce processus de transmission et dans la culture, dont la transmission ici évoquée est manifestation. C'est parce que nous nous interessons particulièrement au jeune lecteur en formation que nous sommes attentifs aux conditions de cette compréhension, de la réception et de la transmission. Le lycéen-lecteur doit acquérir progressivement la conviction quand produisant sa propre compréhension d'un texte, il participe à l'événement de la transmission et que la communauté culturelle dans laquelle il s'inscrit n'est pas seulement condition préliminaire à laquelle il est depuis toujours soumis. Il peut comprendre qu'il produit cette communauté dans la mesure même où [il] comprend et où [il] participe à l'événement de la transmission". (ibid. p 315) Le lecteur par le détour de la compréhension de l'autre, fait ainsi la connaissance de lui-même et de sa culture. (ibid. p 226)

Notes
0.

Gadamer, op.cit., p.313