16.1.2. Dimension culturelle de la question.

L'apprentissage de la lecture anthropologique, qui intègre la dimension culturelle de l'oeuvre littéraire saisie dans sa complexité, qui intègre la portée culturelle de la réception de l'oeuvre par le lecteur, qui intègre la nature culturelle de la relation d'initiation entre le formateur et l'apprenti-lecteur, développe un métalangage qui, lui-même, s'articule avec le champ anthropologique d'une culture. Une telle relation à la culture, dans la lecture, et le métalangage, que cette relation appelle, rejoignent les fondements culturels qui sont au principe du système de formation lui-même, le développement du métalangage étant, d'évidence, un des traits de la culture occidentale, comme le rappelle Sylvain Auroux, soulignant qu'aucune civilisation antique n'a, en dehors de la Grèce, l'une des origines de la culture occidentale, "construit un concept spéculatif de science"5.

Si l'on ajoute la propension de la civilisation occidentale moderne et contemporaine organisée autour du mythe judéo-chrétien à théoriser et à développer en conséquence les discours réflexifs et les métalangages, on admettra que lire un texte et tenir un discours commentatif sur le texte, a fortiori un discours intégrant la portée anthropologique et culturelle du texte, c'est participer à cette activité métalangière. C'est inscrire et produire sa lecture et son compte-rendu dans un espace et selon des formes métalangagières éminemment culturels.

Notes
5.

Auroux (Sylvain), « La naissance des métalangages », in Actes du VI° Colloque, op. cit., p.13.