16.3. Mise en œuvre pédagogique des approches critiques prises isolément.

16.3.1. Mise en œuvre pédagogique de l’approche sociocritique.

L’efficacité des méthodes et le bien-fondé des résultats obtenus à partir de ces approches amènent l’enseignant à les intégrer dans sa pratique pédagogique. Il convient de préciser quels sont les objectifs de formation, les conditions et les situations à privilégier dans l’apprentissage de ces méthodes pour permettre à l’élève leur appropriation et la maîtrise d’un discours autonome sur l’oeuvre.

Pour être capable de procéder à une lecture sociocritique d’un texte ou d’une oeuvre littéraire, l’élève doit, en premier lieu, être capable, en sachant distinguer l’implicite et l’explicite, de faire état, dans une recherche de première lecture, de la société consciemment et explicitement représentée par l’auteur dans l’oeuvre, si du moins les propriétés génériques du texte et sa dimension le permettent ou le suggèrent. Il peut ensuite rendre compte du rapport entre l’oeuvre et la société productrice à travers la méthode empruntée à L. Goldmann. Il peut enfin compléter et affiner sa perception sociocritique de l’oeuvre en la soumettant aux investigations ou réflexions modélisées par P. Bourdieu et L. Althusser.

Référence sera faite dans la suite de ce chapitre à deux séquences d’apprentissage. La première, s’inspirant des travaux de Goldmann, et s’adressant plus évidemment à des élèves de lycée, a été expérimentée, sous une forme moins développée et proposée aux enseignants de français dans le cadre de stages et ateliers de formation du Cepec et publiée dans ses dossiers pédagogiques 1 3. La seconde est communiquée depuis 1994 à un public d’étudiants de classes préparatoires et de premiers cycle Lettres, intégrant la précédente et les modèles plus complexes de P. Bourdieu et L. Althusser.

Notes
1.

3 Gerfaud (Jean-Pierre) et Tourrel (Jean-Paul), De la lecture plurielle des textes à la découverte d’une culture,  Dossier 39 , Lyon, CEPEC, 1993.