17.1.2. Les acteurs de l’évaluation.

L’acte de formation, donc d’évaluation, s’inscrit dans une institution, dans une société et dans une culture. Rien d’étonnant, dès lors, que prennent part à cette évaluation différents acteurs relevant de ces différents niveaux d’institution socio-culturelles. La société, la culture et l’Etat-Nation sont évidemment parties prenantes du processus évaluatif. Le système éducatif institué dispose d’un certain nombre de dispositifs d’évaluation, tels les examens, les certificatifs.

Dans le cadre de ce processus, chaque discipline met en place, dans une relative autonomie, son propre dispositif, comme l’illustre par exemple l’épreuve anticipée de français, en fin de classe de 1ère des lycées d’enseignement général. C’est dans ce cadre que s’instaure la formation à la lecture des lycéens par le professeur et que cette formation est évaluée. Si nous reprenons la réflexion commencée au chapitre 3 concernant l’acte de formation à la lecture de l’oeuvre littéraire, nous retrouvons comme acteurs de l’évaluation, le professeur, l’élève et le livre ou le texte à lire, pris ici comme support de l’évaluation. On se souvient que le triangle didactique mettait en relation le didacticien qu’est l’enseignant- formateur, l’apprenant qui est le formé et l’objet à lire devenu dans le temps d’évaluation l’occasion pour l’élève de faire la preuve de sa compétence de sujet-lecteur. Plus profondément encore, la relation s’établit entre l’initiateur, l’initié et la maîtrise de l’objet culturel. A un niveau ultime, l’enseignant fait office de lecteur-modèle à imiter, non seulement comme lecteur, mais aussi comme évaluateur de la lecture et de la compétence à lire l’oeuvre.

L’élève assure le rôle de lecteur-modèle, dans la mesure où sa maîtrise de la compétence est révélée par l’évaluation et dans la mesure où elle rend compte de l’oeuvre et de la culture qui la sous-tend, dans la mesure où il a lui-même intégré les critères de l’évaluation et a développé les métalangages qui leur sont associées. Le texte devient l’oeuvre d’une culture et prend, dans le cadre de l’évaluation, la fonction et la portée d’un objet modèle.

Ce que l’on peut représenter de la façon suivante :

Acteurs de l’évaluation et rapports entre ces acteurs