QUESTIONNAIRE

• Question 1.

Construisez un tableau faisant apparaître les différents signes du texte, en indiquant leurs catégories ou leurs systèmes.

• Question 2.

Vous devez, à partir de votre analyse des structures du texte, produire une phrase d'interprétation générale énonçant, sous forme de synthèse, les différentes significations apparues.

• Question 3.

Vous devez réaliser un plan détaillé exposant, à travers les interprétations et leurs signes, un discours rendant compte de ce texte.

N.B. Un minimum de six interprétations est nécessaire.

REPONSES AU QUESTIONNAIRE

Question 1. Construisez un tableau faisant apparaître les différents signes du texte, en indiquant leurs catégories ou leurs systèmes.

Question 2. Vous devez, à partir de votre analyse des structures du texte, produire une phrase d'interprétation générale énonçant, sous forme de synthèse, les différentes significations apparues.

Phrase d'interprétation :

A travers le tableau d'une femme endormie, Valéry nous suggère les pouvoirs du sommeil et de l'inconscient et développe sous forme d'art poétique le symbole de son rapport à l'écriture.

Question 3. Vous devez réaliser un plan détaillé exposant, à travers les interprétations et leurs signes, un discours rendant compte de ce texte.

N.B. Un minimum de six interprétations est nécessaire.

Plan de Communication :

I.O. Valéry réalise le tableau d'une femme endormie.

• I.1. L'auteur nous donne à voir une femme qui dort.
• • Champs lexicaux :
    * être humain, femme.
    * corps : le visage, str.1 "masque" ; le buste, str.2 "le sein" ;la taille, str.4 ; "le ventre" ; "une femme endormie", vers 4.
    * sommeil/repos
    *Le titre : "La dormeuse".
  • Faits de langue :
    * Féminin des noms et des déterminants.

• I.2. Le poète choisit la forme du tableau et exécute une oeuvre picturale.
• • Champs Lexicaux :
    * forme
    * immobilité‚ : "accalmie, paix, repos"
    * éclairage/clair-obscur : "amas doré d'ombres".
  • Champs Lexicaux/Métaphores/Comparaisons :
    * "un bras drape" : comme une étoffe drapant un corps > réalité picturale.
  • Faits de Langue  :
    * Utilisation du temps présent > rendre présent à représenter.
  • * Titre "La Dormeuse" = le titre du tableau.
  • * Dès lors, au dernier vers, "Mes yeux sont ouverts" est à double sens :
    - Je = le poète > la femme modèle que le poète-peintre aurait sous les yeux.
    - Je = le lecteur > la femme (sujet du tableau) que le lecteur contemple.

• II. O. A travers ce tableau, l'artiste nous suggère les pouvoirs du sommeil et de l'inconscient.
• II. 1. L'écrivain nous révèle l'état de sommeil profond dans lequel se trouve plongée la dormeuse.
• • Champs Lexicaux :
    * calme, silence, sommeil : "plein sommeil".
  • Rythme :
    * Rythme étale de la 1ère strophe
    * Rythme de plus en plus atone de la 2ème strophe > rend sensible l'apparence immobile, étale du sommeil profond.
  • Sonorités :
    * Consonnes du vers 5 : allitérations en [s] > suggestion du silence au sein duquel on perçoit le souffle de la dormeuse.
    * Voyelles graves des vers 2 et 7 : tonalité basse > suggestion d'une profondeur.
  • Métaphores/Comparaisons :
    * "l'onde du sommeil" > profondeur de ce sommeil.

• II. 2. Le poète nous rend sensible le pouvoir du sommeil.
• • Champs Lexicaux :
    *pouvoir, plénitude, ampleur, associés au sommeil : "invincible accalmie", repos redoutable" etc.
  • Métaphores/Comparaisons :
    * Métaphores de la strophe 2 qui montrent le caractère puissant et invincible du sommeil : on le compare à un vainqueur qui "triomphe".
  • Faits de Langue :
    * "Le sommeil" : sujet des verbes.
  • Sonorités :
    * Vers 6 : occlusives à l'initiale des mots > puissance, énergie, force...
  • Rythme :
    * Rythme majeur sur l'ensemble du texte, et particulièrement sur la 2ème strophe > amplitude croissante, puissance qui semble s'accroître...

• II. 3. Paul Valéry suggère la réduction à un état d'insensibilité et d'inconscience de la dormeuse au pouvoir du sommeil.
• • Champs Lexicaux :
    * corps
    * forme : aspect objectif extérieur.
    * absence : "l'âme absente" > absence de conscience.
  • Faits de Langue :
    * Répétition de "ta forme" > réduction à une forme extérieure en l'absence de sensibilité et de conscience.
  • Métaphore/Comparaison :
    * v.9 : dormeuse = "amas doré‚" ; v.2 : visage = "masque" ; v.13 : "un bras drape" > même réduction à une réalité matérielle insensible.

• II. 4. Au-delà de l'inertie apparente de la dormeuse, l'auteur révèle l'existence d'un espace et d'une énergie intérieurs au sommeil : l'inconscient.
• • Champs Lexicaux :
    * inconscient : "secrets, songes, ombres" etc.
    * énergie, rayonnement : vers 3 et 4.
  • Métaphore/Comparaison :
    * v.2 : dormeuse = "âme" ; v.12 : "l'âme occupée aux enfers" > sommeil = un espace de vie au-delà de la mort apparente.
    * Métaphore du feu : strophe 1 > l'inconscient est un feu qui transforme la réalité ("vains aliments") en "rayonnement".
    * v.4 : "Rayonnement d'une femme endormie" ; "dormeuse, amas doré" : résultats d'une alchimie > Pouvoir alchimique du sommeil et de l'inconscient.

• III. O. Sous la forme d'un art poétique, Valéry développe, à travers cette dormeuse, le symbole de son rapport à l'écriture, d'où résulte un texte qui garde une part de mystère...
• III. 1. Le poète voit dans "la dormeuse" le symbole de l'oeuvre poétique. A travers une femme qui dort, il nous fait découvrir une oeuvre qui se crée.
• • Champs Lexicaux :
    * création, inspiration : "âme aspirant une fleur" ; "souffle, songes, silence" > inspiration, attente.
    * forme poétique : "ta forme veille".
    * don : "ton repos est chargé de tels dons" > don poétique, inspiration.
  • Métaphores/Comparaisons :
    * v.2, v.12 : la dormeuse est une "âme" > En fait, il y a le même rapport entre l'âme et le corps d'une personne qu'entre la forme d'un texte (ici le sonnet) et son âme (son contenu inspiré).
    * Les métaphores picturales > le sujet devient une oeuvre.
  • Faits de Langue :
    * La 1ère personne : je du poète > présence de l'auteur à son texte.
    * L'utilisation du présent : temps du discours où s'énonce le texte > L'oeuvre en train de se faire.

• III. 2. L'écrivain nous livre son art poétique : l'oeuvre ne se crée et ne trouve sa richesse et sa beauté‚ que dans une difficulté à vaincre.
• • III. 2. 1. L'oeuvre apparaît comme une forme extérieure.
    - Faits de Langue :
    * "forme" répétée (strophe 4).
    - Métaphores/Comparaisons :
    * Le corps de la dormeuse.
    - Disposition spatiale et Sonorités :
    * Un poème à forme fixe : le sonnet.
  • III. 2.2. Cette forme lui apparaît ensuite à conquérir et à faire vivre.
    - Métaphores/Comparaisons :
    * "l'ennemie" > La forme est "l'ennemie", la dormeuse toujours au pouvoir du sommeil, une forme encore endormie à laquelle il manque la vie, un simple "masque", une oeuvre sans âme ("l'âme absente") > La création se définit comme une lutte entre le poète lucide ("mes yeux sont ouverts") et le sommeil de l'oeuvre.
  • III. 2. 3. Mais dans cette lutte, l'oeuvre, toute tendue vers la beauté va trouver sa richesse...
    - Métaphores/Comparaisons  :
    * "âme aspirant une fleur"> C'est l'oeuvre aspirant à la beauté, à devenir fleur...
    * "O biche avec langueur longue auprès d'une grappe" > L'oeuvre est comme une biche tendue vers un fruit mûr... Elle aspire à devenir cette grappe pleine de suc.
  • III. 2. 4. Fruit de cette tension et d'une secrète alchimie, l'oeuvre se charge de richesses.
    - Métaphores/Comparaisons :
    * Elle semble "rayonner", brûlant d'un feu intérieur qui la transforme.
    * "Dormeuse amas doré", "repos chargé de dons : l'oeuvre devient de l'or.

• III. 3. Une telle oeuvre ne s'offre que partiellement à l'interprétation du lecteur.
  L'oeuvre est double, composée "d'ombres et d'abandons".
• • Champs Lexicaux :
    * abandon : l'oeuvre offerte = ce qui se donne à voir > description du corps d'une femme endormie, etc.
    * ombre, secret, vers 1.
  • Faits de Langue :
    * Interrogation de la première strophe > Mystère de l'oeuvre.
  • Métaphores/Comparaisons :
    * L'oeuvre = "invincible accalmie" > Valéry sait du moins que son oeuvre sera plus impénétrable que la poésie lyrique ("plus puissante qu'un pleur").
    * Son repos devient "redoutable" au lecteur.
    * "Ennemie" du lecteur et de ses interprétations, "la forme veille" > Le texte est vigilant, tout "conspire" à le protéger...