1.1.1.2 L’opinion publique

Un second concept occupe une place centrale dans la thèse que développe Habermas à propos de l’espace public. Il s’agit de ’l’opinion publique’. Celle-ci constitue en quelque sorte une ’clé de voûte’ de l’espace public, dans la mesure où elle apparaît, au coeur de la médiation entre l’Etat et la société civile, comme un point d’arrivée en même temps qu’un point de départ.

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En effet, la discussion publique rationnelle des questions d’intérêt général, - c’est-à-dire de celles qui relèvent du politique, donc de l’Etat en tant que forme institutionnelle de la Nation - est censée pour Habermas aboutir à la constitution d’une ’opinion publique’ susceptible de s’ériger en contre-pouvoir et d’exercer une influence sur l’Etat. Idéalement, ’l’opinion publique’ serait l’expression achevée de la ’volonté générale’ et l’Etat ne serait, au fond, que son bras séculier.

Il faut en premier lieu soulever un problème de signification de l’expression ’opinion publique’. Habermas s’attache lui-même, dans le chapitre IV de ’L’espace public’ 20, à expliciter ’la préhistoire de ce concept’. Et on voit bien qu’il y a en effet un abîme entre l’opinion considérée - dans son sens originel - comme ’jugement incertain et incomplètement établi’ 21 et ‘l’opinion d’un public qui fait usage de sa raison (qui) n’est plus simple opinion, ne résulte pas de la simple inclination, mais de la réflexion en privé et de la discussion publique sur des affaires d’intérêt général’ 22 , une ‘’opinion vraie, régénérée par la discussion critique au sein de la sphère publique (qui) devient la dimension où s’abolit l’opposition entre opinion et critique’ 23 . C’est donc bien l’usage public de la raison, la confrontation rationnelle entre différents points de vue éventuellement contradictoires au départ, qui permettent, selon Habermas, de dégager une pensée commune.

Il nous semble important pour la présente recherche de souligner que Jürgen Habermas utilise l’expression ’opinion publique’ dans une acception toute différente de l’acception couramment admise aujourd’hui: ‘manière de penser la plus répandue dans une société, celle de la majorité du corps social’ 24 . Nous aurons à y revenir, dans le détail. Mais disons d’ores et déjà que l’opinion publique qu’évoque Habermas renvoie à un vrai consensus fondé sur une critique rationnelle et l’échange d’arguments logiques alors que l’opinion publique au sens actuel, celle dont Pierre Bourdieu a écrit qu’elle ’n’existe pas’ 25 , qu’elle ’n’est qu’un artefact’ tire sa pseudo-légitimité d’une simple addition d’opinions individuelles; celles-ci peuvent certes constituer une majorité arithmétique mais qui ne procède pas du tout d’un accord intellectuel de fond, d’une position commune adoptée en connaissance de cause après débat. Au contraire, - comme on le verra ultérieurement - la recherche du consensus sous-tendue par la notion actuelle ’d’opinion publique’ s’appuie sur l’imposition de certaines problématiques dominantes, et sur la sommation faite à chacun de se situer par rapport à une majorité devenue norme sociale par l’effet d’une confusion savamment entretenue entre les deux acceptions de la formule ’opinion publique’.

Comme le souligne Habermas, dans le chapitre VII de ’L’espace public, cette dualité sémantique de ’l’opinion publique’ est le pendant de la dualité du concept de ‘publicité’: ’Le syntagme ’opinion publique’ revêt un sens différent selon qu’on la revendique en tant qu’instance critique face à la ’publicité’ imposée, corrélative de l’exercice du pouvoir politique et social, ou selon qu’on s’en sert pour désigner l’instance ’réceptrice’ de la ’publicité’ de démonstration et de manipulation, vantant des biens de consommation, des programmes politiques, des institutions ou des personnalités’ 26 . ’L’opinion publique’ telle qu’elle est censée fonctionner dans le modèle originel de la sphère bourgeoise, apparaît donc bien comme l’expression formalisée, institutionnalisée, de la volonté générale, et, par conséquent, comme ‘unique fondement reconnu qui permette de légitimer la domination politique’ 27. Il nous semble nécessaire d’insister fortement sur cette dimension, à nos yeux essentielle, d’une part parce qu’elle permet de poser en termes simples, mais pertinents, la problématique de ce que l’on pourrait appeler ’la dictature de la démocratie’, et d’autre part, parce qu’elle aide à appréhender l’un des éléments fondamentaux de la présente recherche, à savoir l’utilisation de ’l’opinion publique’ comme vecteur de normes sociales et de ’reproduction’ du système politique et social.

En tout cas, ’l’opinion publique’ dans son acception critique, est, pour Habermas, l’un des piliers de l’Etat constitutionnel moderne, même si elle est devenue une ’fiction du droit constitutionnel’ et un concept en voie de ‘’dissolution psycho-sociologique’: ’en droit constitutionnel et en science politique, l’analyse des normes dans leur rapport à la réalité de leur application dans le cadre d’une démocratie de masse (dotée de la structure d’un Etat-social) ne peut absolument pas renoncer à la fiction institutionnalisée d’une opinion publique, sans être toutefois en mesure de l’identifier en tant que dimension réelle, immédiatement corrélative du public formé par les citoyens’ 28 .

Attardons-nous un instant sur cette approche de ’l’opinion publique’ comme ’fiction du droit constitutionnel’ qui nous semble importante pour notre recherche. Habermas est conscient du fait que ’l’opinion publique’ à laquelle fait implicitement référence le ’principe de publicité’ rendu pratiquement obligatoire par les constitutions des Etats démocratiques ne correspond pas à ’l’opinion publique’ originelle de la sphère publique bourgeoise. En effet, cette dernière est censée procéder d’un consensus rationnel entre tous les individus capables de faire usage de leur raison, ’l’opinion publique’ constitutionnelle apparaît comme largement symbolique, dans la mesure où elle n’est qu’une représentation juridique à l’image de ce que le ’théâtre politique’ dont parle Pierre Bourdieu est à la politique. Autrement dit, le droit constitutionnel - qui régit, au niveau des principes, les rapports entre l’Etat et les citoyens - ne se soucie pas de la nature de ’l’opinion publique’ ni de la façon dont elle se forme; il se contente de poser en principe la nécessité d’une médiation entre l’Etat et la Nation et l’idée générale selon laquelle la loi doit être l’expression de l’opinion publique, elle-même issue du peuple souverain. Mais en fait, ‘il ne s’agit pas du public dans son entier, mais d’une minorité qui en tient pourtant réellement lieu’ 29 .

A partir de là, Habermas expose deux conceptions possibles de ’l’opinion publique’ constitutionnelle: elles intègrent toutes deux le fait que, dans la démocratie de masse, ’l’opinion publique’, compte tenu de la façon dont elle est formée, ne peut quasiment plus influer sur les décisions de l’Etat, sans faire appel à la médiation d’organisations ’représentatives’, tout le problème étant évidemment celui de la représentativité. La première conception qu’évoque Habermas est celle du libéralisme, qui réduit ’le public’ à une élite bien informée et compétente, capable de faire usage de sa raison, et susceptible de former l’opinion générale. Il s’agit au fond d’une approche fondée sur l’existence et l’action de ’leaders d’opinion’ qui renvoie à la théorie du ’two step flow of communication’ dont parle Lazarsfeld. La seconde conception, strictement institutionnelle, assimile purement et simplement l’opinion publique soit à la majorité parlementaire, soit au parti majoritaire. Selon cette théorie, ce sont les partis politiques - qu’ils soient dans la majorité ou dans l’opposition - qui constituent les véritables interlocuteurs de l’Etat, la majorité gouvernementale et parlementaire représentant alors la volonté générale dont elle est censée procéder par le biais des élections: ’l’opinion non-publique ne devient publique qu’après avoir été reformulée par les partis’ 30 . Notons toutefois que pour Luhmann, par exemple, la sphère politique (gouvernement et partis) peut être perçue comme décalée et inaccessible, ce qui entraîne d’autres formes de ’communication’ (grèves, manifestations, actions violentes...), bref, tout ce qui relève du conflit.

Habermas, par ailleurs, déplore la ’dissolution psycho-sociologique’ du concept ’d’opinion publique’. Et il cite, pour étayer son propos, un certain nombre de ’recherches empiriques’ qui ’font abstraction de ses aspects institutionnels’ 31 . Il plaide, pour sa part, pour une synthèse entre le concept classique ’d’opinion publique’ et la dimension psycho-sociologique, c’est-à-dire pour la prise en compte en même temps du rapport de ’l’opinion publique’ avec les ’instances du pouvoir politique’ et du déroulement ’des processus informels de communication’ 32 au cours desquels elle se forme.

Dans les dernières pages du chapitre VII - qui sont aussi les dernières de ’l’espace public’ - Habermas tente de clarifier le concept ’d’opinion publique’ en adoptant ’le point de vue de la sociologie’. Pour lui, il est nécessaire de prendre en compte les deux formes de publicité qui s’opposent dans l’espace public actuel - la publicité critique relative au ’principe de publicité’ et la publicité ’de démonstration ou de manipulation’ - car cette lutte va de pair avec la démocratisation des sociétés industrielles régies par un ’Etat-social’. Et même si ’l’opinion publique’ demeure une fiction, le concept ’d’opinion publique’ doit, lui, être considéré comme un ’paradigme’, c’est-à-dire comme un modèle (au sens scientifique du terme) ou comme une espèce d’idéal-type, ‘’puisque la réalité constitutionnelle de l’Etat - social doit être comprise comme le processus au cours duquel une sphère publique politique se réalise, c’est-à-dire que l’exercice du pouvoir social et de la domination politique y est effectivement soumis au principe démocratique de publicité’ 33 . C’est donc dans ce cadre qu’il, convient d’élaborer des critiques empiriques permettant d’apprécier le caractère plus ou moins public des opinions.

Pour ce faire, Habermas s’attache à décrire les deux domaines de communication qui s’affrontent dans l’espace public et les interactions entre eux: d’un côté, les ’opinions informelles, personnelles et non publiques, de l’autre, celui des opinions formelles, reconnues par les institutions’ 34. Ainsi, les opinions informelles se divisent en trois catégories: les ’évidences culturelles non discutées’ qui correspondent à peu près à ’l’habitus de classe’ dont parle Pierre Bourdieu, et qui sont généralement totalement intériorisées; les ‘expériences fondamentales propres à toute biographie personnelle’ que l’on peut assimiler à ’l’habitus individuel’ décrit par Pierre Bourdieu et qui sont elles aussi très peu soumises à la réflexion; enfin les ’évidences de la culture de masse’ qui sont le produit du flux communicationnel incessant que subissent les consommateurs et qui, elles, à la différence des deux précédentes, sont soumises à la discussion. C’est d’ailleurs sur cette troisième catégorie que joue ’la publicité’ au sens actuel dans les médias. Ces ’évidences de la culture de masse’ apparaissent comme des opinions qui se forment dans des relations de groupe (famille, travail, voisinage...) à l’occasion ’d’échanges de goûts et de penchants’. Comme les autres ’opinions non publiques’, elles constituent des systèmes de normes, mais ceux-ci sont beaucoup moins contraignants, beaucoup plus éphémères que ceux des deux premières catégories. Il s’agit au fond de modes relativement passagères. Pour Habermas, les groupes sociaux dans lesquels circulent les ’évidences de la culture de masse’ n’ont rien à voir avec un ’public’ car on n’y fait pas usage de la raison et que les opinions ’imposées par la culture de masse’ ne résultent pas d’une discussion contradictoire mais de la réception et de la retransmission d’opinions déjà formulées par les médias et par l’intermédiaire des ’leaders d’opinion’. Il faut souligner à cet égard le grand apport de Lazarsfeld (’personnal influence’) qui est d’avoir modifié le cadre des études antérieures (’people’s choice’) sur les leaders d’opinion et changé la conception de la ’masse’ dans la communication de masse.

Face à ce domaine des opinions non publiques, se trouve la sphère des ’opinions quasi publiques’, formelles, qui émanent d’institutions reconnues: presse politique, organes politiques consultatifs, de manipulation, voire exécutifs (gouvernements, commissions, directions des partis politiques et des syndicats, comités des organisations, conseils d’administration des monopoles, etc.). Ces opinions sont dites ’quasi publiques’ parce que si elles peuvent s’adresser à un vaste public, elles ne donnent pas lieu à un usage public de la raison et à une ’communication réciproque avec la masse inorganisée du public’. Constitutionnellement, c’est ce qu’on appelle les ’corps intermédiaires’ qui correspond à la définition initiale (juridique) d’Habermas.

Entre le domaine des ’opinions non publiques’ et celui des ’des opinions quasi publiques’, il existe évidemment un lien permanent assuré par les médias et par la publicité de démonstration et de manipulation qu’utilisent les groupes politiques ’pour s’assurer l’adhésion plébiscitaire d’un public vassalisé’ 35 . Les supports de cette ’manipulation plébiscitaire orientée’ sont aussi des opinions formelles, mais différentes des ’opinions quasi publiques’. Habermas les nomme ’opinions publiquement manifestées’.

Ce lien entre ’opinions formelles’ et ’opinions informelles’ est également assuré, de façon résiduelle et quelque peu marginale, dans la ’relation fragile entre la presse intellectuelle et les individus qui cherchent toujours à former leur opinion sur un mode littéraire’ 36 . Mais cette opinion, virtuellement publique, ne peut accéder à ce statut, car le contexte nécessaire à une communication entre personnes privées faisant usage de leur raison n’existe plus. Du coup, ces personnes privées se trouvent soumises elles-aussi, à la communication des organisations politiques, et donc à une ’publicité de démonstration et de manipulation’.

Pour qu’une opinion publique puisse se former, précise Habermas, il est impératif que la ’publicité critique’ assure la médiatisation entre les opinions formelles et les opinions informelles. Or, le seul lieu possible d’une telle médiatisation serait, aujourd’hui, la publicité interne des partis et organisations publiques, et cela même si une minorité de personnes privées en sont membres. Si en effet une publicité interne se met véritablement en place à tous les niveaux des mouvements politiques, une communication ’vraiment réciproque’ peut s’instaurer entre les opinions politiques ’informelles’ des personnes privées que sont les militants de base et cette opinion ’quasi publique’ des organes dirigeants. Et même si cette situation n’est qu’une ’tendance à peine perceptible’ dont il reste à apprécier empiriquement l’ampleur et les effets ainsi que le caractère progressiste ou régressif, ‘cette tendance reste d’une importance capitale au regard d’une théorie sociologique de l’opinion publique, car elle fournit les critères de la seule dimension où, dans les conditions d’une démocratie de masse organisée en Etat-social, une opinion publique puisse se former’ 37 . Cette publicité interne des groupes politiques est en tout cas, selon Habermas, une façon d’intégrer des opinions informelles dans le circuit des ’opinions quasi publiques’ et de l’élargir dans le public des citoyens. En effet, à partir du moment où ’il n’y a pas d’opinion publique en tant que telle’ 38 et que néanmoins cette ’fiction’ est indispensable à la légitimité de l’Etat, il faut bien, si l’on ose dire, se contenter de ce que l’on a. On ne peut donc définir l’opinion publique que d’une façon relative, c’est-à-dire apprécier si telle ou telle opinion est plus ou moins publique que telle ou telle autre. Et pour ce faire, deux critères sont retenus par Habermas: d’une part, le rôle joué par leurs membres; d’autre part, l’influence de ladite publicité interne sur la publicité externe qui se développe dans le rapport entre organisations sociales et institutions de l’Etat.

A partir de là, Habermas reprend quatre critères empiriques élaborés par C.W. Mills pour distinguer ’opinion publique’ et ’opinion de masse’. Ainsi, au sein d’un ‘’public’, ’il y a au moins autant d’individus qui expriment des opinions que d’individus qui en reçoivent’; ’le système de communication autorise une réponse immédiate et effective à toute opinion exprimée au sein du public’,; ’l’opinion qui résulte d’un pareil processus trouve sans difficulté à déboucher sur l’action concrète, même si (...) cette action doit s’opposer au pouvoir’; ’les institutions du pouvoir n’interviennent pas au sein du public, qui jouit ainsi d’une autonomie relative’ 39.

Et Habermas montre que le déclin de l’espace public s’accompagne tendanciellement, des quatre critères qui définissent la communication au sein d’une masse (et qui sont l’exact opposé des critères qui définissent la communication au sein d’un public). En effet, la médiation entre opinions formelles et opinions informelles est de plus en plus assurée par la ’publicité de démonstration et de manipulation’; du même coup, les ’opinions publiquement manifestées’ parviennent à modeler les ’opinions non publiques’ en les soumettant au système établi, sans qu’existe la moindre autonomie, celle que produirait ’la formation de l’opinion par la discussion’. Cela renvoie aux deux aspects du néo-fonctionnalisme que nous analyserons ultérieurement: la fonction d’agenda et la ’spirale du silence’. Il n’y aurait donc bien que la publicité interne des organisations, dans la mesure où elle générerait une ’publicité critique’ qui pourrait assurer une médiation entre les ’opinions quasi publiques’ et la sphère des ’opinions non publiques’ qui pourraient ainsi devenir à leur tour ’quasi publiques’.

Nous venons d’expliciter assez longuement et d’une façon relativement linéaire la conception de ’l’opinion publique’ que développe Jürgen Habermas, d’une part parce que c’est une question essentielle pour l’objet de notre étude et d’autre part parce que les thèses d’Habermas, même si elles sont contestables, ne manquent ni de subtilité ni de séduction et qu’elles ont le grand mérite de poser avec force une problématique originale et féconde qui nous conduira à essayer de répondre à notre façon aux questions suivantes: par quel processus les opinions non publiques qui constituent ce que le sens commun, les médias et les institutions politiques nomment ’opinion publique’ acquièrent-elles ce statut ’public’ ? Dans quelle mesure une véritable ’opinion publique’ - au sens où l’entend Habermas - est-elle aujourd’hui pensable ? ’L’opinion publique’ que les sondages sont censés mesurer et que Pierre Bourdieu considère comme un ’artefact’ n’a-t-elle pas une espèce de vertu (ou plutôt de vice) autoperformative si l’on ose dire ? Non seulement elle tend à faire advenir ce qu’elle prédit (le nombre de sondages interrogeant les citoyens non pas sur ce qu’ils souhaitent mais sur ce qui, selon eux, va advenir, est à cet égard édifiant) mais encore tout semble se passer comme si elle était en train de devenir, petit à petit, ce qu’elle prétend être, dans la mesure où il devient souvent difficile de distinguer ce qui relève de l’addition d’opinions non publiques et de la véritable ’volonté générale’. Corollairement, si l’opinion réellement publique n’est plus aujourd’hui possible, quelle pourrait être alors la mesure de la volonté générale ?

Notes
20.

Opus cité p. 99 à 112.

21.

Ibid. p. 99.

22.

Ibid. p. 104.

23.

Ibid. p. 105.

24.

Petit Larousse, Paris, 1995.

25.

Pierre BOURDIEU: L’opinion publique n’existe pas in Questions de sociologie, Le Seuil,

26.

L’espace public, opus cité, p. 246.

27.

Ibid. p. 248.

28.

Id. p. 247.

29.

L’espace public, opus cité, p. 247.

30.

Ibid. p. 249.

31.

Ibid. p. 250.

32.

Ibid. p. 253.

33.

Ibid. p. 255.

34.

Ibid. p. 255.

35.

Ibid. p. 257.

36.

Ibid. p. 258.

37.

Ibid. p. 258.

38.

Ibid. p. 259.

39.

Ibid. p. 259.