1.3.3. ’Société de communication’ et caractère incontournable des médias

Les médias tirent une grande partie de leur puissance - pour ne pas dire violence - symbolique d’une mythologie qui s’est développée à partir du milieu des années 1960, particulièrement avec les ouvrages de Marshall Mac Luhan, et plus encore à partir de la seconde moitié des années 1970, à propos de la prétendue ’société de communication’. Au-delà d’une évocation des supports de ce mythe - ou de son système sémiologique premier, pour reprendre rigoureusement l’analyse de Roland Barthes 163 - nous essaierons de montrer en quoi les ’promesses’ inhérentes à ce mythe - ou son système sémiologique second - sont d’essence foncièrement libérale. Enfin, nous tenterons de mettre en évidence le fait que, de plus en plus, les médias - et plus généralement les ’montreurs de communication’ 164- procèdent en permanence à une espèce de mise en scène et de légitimation de la communication comme valeur centrale de la société et donc de leur propre rôle comme médiateurs universels.

Notes
163.

Roland BARTHES: Le mythe aujourd’hui in Mythologies, Editions du Seuil, Paris, 1957.

164.

La formule est d’Erik NEVEU: Une société de communication, opus cité, p. 102.