Les médias tirent une grande partie de leur puissance - pour ne pas dire violence - symbolique d’une mythologie qui s’est développée à partir du milieu des années 1960, particulièrement avec les ouvrages de Marshall Mac Luhan, et plus encore à partir de la seconde moitié des années 1970, à propos de la prétendue ’société de communication’. Au-delà d’une évocation des supports de ce mythe - ou de son système sémiologique premier, pour reprendre rigoureusement l’analyse de Roland Barthes 163 - nous essaierons de montrer en quoi les ’promesses’ inhérentes à ce mythe - ou son système sémiologique second - sont d’essence foncièrement libérale. Enfin, nous tenterons de mettre en évidence le fait que, de plus en plus, les médias - et plus généralement les ’montreurs de communication’ 164- procèdent en permanence à une espèce de mise en scène et de légitimation de la communication comme valeur centrale de la société et donc de leur propre rôle comme médiateurs universels.
Roland BARTHES: Le mythe aujourd’hui in Mythologies, Editions du Seuil, Paris, 1957.
La formule est d’Erik NEVEU: Une société de communication, opus cité, p. 102.