3.3.2. Le ’malaise des banlieues’

Il nous semble utile, au point où nous en sommes, de développer quelque peu, d’une façon plus empirique, l’analyse d’une représentation médiatique qui, en raison de notre parcours personnel, nous a particulièrement intéressé. Il s’agit de ce que les médias – et aussi les dirigeants politiques – appellent le ’malaise des banlieues’ ou ’le problème des banlieues’. En effet, en tant que directeur du service municipal de la jeunesse de la ville de Vaulx-en-Velin (Rhône), entre 1988 et 1995, nous avons acquis une expérience certaine de ce que l’on appelle, de façon péjorative, la ’banlieue’, et nous nous sommes trouvé en quelque sorte aux premières loges, lorsque se sont déroulés, en Octobre 1990, ce que l’on évoque toujours aujourd’hui comme les ’événements de Vaulx-en-Velin’. Au-delà de note expérience personnelle et de notre connaissance du ’terrain’ – qui nous semble en l’espèce indispensable – nous nous appuierons également sur un article de Patrick Champagne 669 ainsi que sur l’ouvrage collectif ’Ville et information’ 670 . Nous aborderons donc ce ’malaise des banlieues’ en trois temps: nous essaierons tout d’abord de montrer d’une façon générale, que les médias procèdent, - peut-être pour certains involontairement – à une véritable ’stigmatisation’ de certaines zones urbaines périphériques et de leurs habitants; en second lieu, nous tenterons de tirer quelques enseignements des ’événements de Vaulx-en-Velin’ d’Octobre 1990 et de leur traitement médiatique; nous nous attacherons enfin à réfléchir sur les conséquences politiques de cette ’stigmatisation’ médiatique.

Notes
669.

La construction médiatique des malaises sociaux, opus cité.

670.

Jean-François TETU (sous la direction de): Ville et information, Programme Rhône-Alpes de Recherches en Sciences Humaines, 1995.