1. COMPRÉHENSION

1.1. LES APPROCHES SÉMIOTIQUES
1.1.1. Les premiers travaux

Dès 1928, Propp montre clairement que tout récit est construit sur un modèle unique. Il constate, en effet, qu'un nombre important de contes russes commencent, se poursuivent et enfin s'achèvent selon les mêmes règles d'organisation internes, c'est-à-dire que tous débutent sur un manque initial qui implique un certain "faire" du héros qui se doit d'effacer ce manque. À la suite de ce constat, Propp (1928) pose 31 fonctions, chaque fonction correspondant au maillon élémentaire du déroulement de toute intrigue. Dès lors, sont donc posés les ingrédients essentiels à la constitution d'une narration : un but à accomplir, une série d'actions plus ou moins inattendues — c'est de cette caractéristique que relève l'intrigue — visant à l'accomplissement de ce but et enfin une atteinte du but initial. Cependant, les travaux de Propp (1928) contiennent quelques imperfections en ce sens que l'auteur ne fait cas ni des personnages qui accomplissent ces actions, ni des objets qui subissent ces actions. Par ailleurs, le schéma que constituent ces 31 fonctions est unilinéaire alors que certaines de ces fonctions se superposent, se nouent, s'entrecroisent (Bremond, 1973).

Aussi, dès les années 60, voit-on apparaître des révisions, des reformulations de cette juxtaposition d'éléments (Bremond, 1966 ; Greimas, 1966).