Pour passer d'une simple analyse séquentielle à une considération du texte comme formant un tout cohérent et cohésif, il faut attendre la fin des années 60.
En effet, aux termes d'"avant" et d'"après", Todorov (1970) préfère ceux d'"état initial" et d'"état final" et montre que le passage d'un état à un autre s'effectue par le biais d'une transformation. On assiste donc déjà à une progressive prise en compte de la notion de rapport entre les différentes propositions du texte narratif. De même, Barthes (1966), tout en confirmant l'ordre séquentiel des éléments du récit, note, de surcroît, une hiérarchisation de ceux-ci. Greimas (1966) constate également la dimension temporelle mais remarque que les différentes unités "étalées", juxtaposées entretiennent entre elles des relations d'antériorité et de postériorité.
Ces quelques travaux témoignent donc d'un intérêt naissant pour la dimension configurationnelle (Mink, 1966 ; Labov et Waletsky, 1967 ; Ricoeur, 1980 ; Adam, 1985), dimension qui permet "de voir dans le plus humble récit, toujours plus qu'une simple série chronologique d'événements" (Adam, 1985).
En effet, plutôt que de représenter une simple suite logique d'actions, le texte narratif constitue une action "une" (Aristote, traduit par Dupont-Roc et Lallot, 1980) et cette notion d'"unité d'action" est, à partir de cette période, à la base de la composition de toute narration.