1.3.2. Les grammaires de récit

1.3.2.1. Caractéristiques

La structure interne du récit

Sur la base de cette théorie, de nombreux modèles ont alors vu le jour (Mandler et Johnson, 1977 ; Thorndyke, 1977 ; Stein et Glenn, 1979) et, en dépit d'une terminologie variant d'un auteur à l'autre, on retrouve dans toutes ces modélisations l'idée d'une structure interne composée d'une orientation, qui présente le ou les personnages principaux ainsi que le lieu et le temps dans lesquels se prépare à prendre place le récit à venir, et d'un ou de plusieurs épisodes se divisant chacun en cinq éléments :

  • un événement déclencheur qui correspond au problème que le héros se doit de résoudre avant la fin du récit.

  • une réponse interne de ce héros qui se fixe alors un objectif à atteindre.

  • une tentative-action en vue de résoudre le problème, d'accomplir le but fixé.

  • une conséquence découlant de la tentative-action entreprise.

  • une réaction affective et/ou cognitive du héros à la conséquence effective.

Ces modèles cognitifs correspondent à ce qu'on appelle aujourd'hui les "grammaires de récit" et leurs caractéristiques essentielles seraient donc "hiérarchisation" et "récursivité".

Il est à préciser que si toutes ces grammaires d'histoire s'organisent autour de, plus ou moins, le même nombre d'éléments, les premières (Mandler et Johnson, 1977 ; Thorndyke, 1977 ) ont eu tendance à délaisser les relations unissant ces différents éléments alors que les secondes ont cherché a préciser ces liens (Stein et Glenn, 1979 ; Warren et al., 1979). Pourtant, ces relations sont relativement peu nombreuses étant donné qu'elles se résument à celles de concomitance, de succession et de causalité. De même, si les modèles de Mandler et Johnson (1977) et de Stein et Glenn (1979) ne permettent pas de rendre compte d'histoires complexes à plusieurs personnages et comprenant des dialogues, celui de Warren et al. (1979) envisage cet aspect.