Mandler et Johnson (1977), Glenn (1978) et Stein et Glenn (1979) ont effectué des expériences de rappel sur la base des grammaires de récit qu'ils ont élaborées. L'observation de la restitution des différentes phases constitutives des grammaires d'histoire (i.e. cadre/événement initial/réponse interne/tentative/ conséquence/réaction) conduit à des conclusions convergentes : quels que soient la longueur et le nombre d'épisodes du récit, la capacité à rappeler un récit s'améliore avec l'âge, mais le point extrêmement intéressant est que la forme des courbes de rappel reste identique chez toutes les tranches d'âge testées (i.e. 6 ans vs 9 ans vs adulte), c'est-à-dire que certaines phases sont mieux rappelées que d'autres, et ce, à tous les âges : cette forme correspond à un U. Cette observation rappelle les travaux réalisés, à la suite d'Ebbinghaus (1885), sur le rappel de listes de mots en fonction de leur position (Murdock, 1962 ; Lieury, 1975 ; Kekenbosh, 1994). Lorsque l'on présente à des sujets des listes de mots qu'ils doivent rappeler librement et que l'on calcule ensuite les pourcentages de rappel de chacun des mots selon la position qu’ils occupent dans les listes, on constate un effet de position sérielle et, plus précisément, un effet de primauté et un effet de récence. Les mots situés en début (effet de primauté) et en fin (effet de récence) de liste sont plus fréquemment rappelés que les mots positionnés en milieu de liste.
Ces auteurs ont trouvé différentes explications à ce résultat.