La première explication découle du courant associationniste. Cette théorie pose que pendant l'apprentissage des liens associatifs entre éléments sont créés et stockés en mémoire. Les théoriciens appartenant à ce courant de pensée ont étudié les conditions d'établissement de cette liaison entre éléments, de leur rétention et de leur oubli. Pour rendre compte de ces préoccupations, ils ont mis en place diverses expériences qui ont dégagé différentes lois et phénomènes dont les plus importants sont présentés ci-après.
La loi de Jost, par exemple, montre que chaque mot d'une liste joue le rôle de stimulus pour le suivant, lequel est réponse au précédent et stimulus pour le suivant : on parle de "liaisons interitems" (Kekenbosch, 1994), liaisons aboutissant à une chaîne :
‘ "Lorsque le matériel se présente comme une liste, la structure associative la plus simple permettant son acquisition, devrait être une chaîne. Là encore les associationnistes ont élaboré une technique calquée sur la structure associative correspondante, l'apprentissage sériel qui consiste à apprendre une liste A-B-C... dans l'ordre et le plus souvent par anticipation : l'expérimentateur donne A et le sujet doit répondre B, puis l'expérimentateur donne la bonne réponse B à laquelle le sujet doit donner le troisième élément C... Apparemment "A" sert de stimulus pour la réponse "B" qui à son tour sert de stimulus pour la réponse "C" et ainsi de suite." (Lieury, 1975 : 41) ’À la suite de cette citation, on pourrait imaginer un schéma en "boucles" pour représenter cette association entre les différents éléments d'une suite :
Cependant, Lieury (1975) précise également que cette hypothèse de la chaîne ou de la "double-fonction" (i.e. B a la double fonction d'être réponse de A et stimulus de C) n'explique pas le fait que dans une tâche de rappel les éléments extrêmes (i.e. les éléments placés en début et en fin de liste) soient mieux rappelés. Aussi les tenants de ce courant ont-ils montré que l'établissement d'une liaison nouvelle exerce un effet inhibiteur à la fois sur l'établissement de la liaison suivante, et sur la (ou les) liaison(s) antérieurement établie(s). Cette inhibition est due aux phénomènes d'interférences proactive et rétroactive que nous devons, dès lors, définir.