À 3-4 ans, le sujet ne prête aucune attention aux événements et ne parvient donc pas à suivre l'histoire qui lui est proposée même si celle-ci est triviale : seuls les noms-clés et les principaux personnages parviennent à être rappelés par l'enfant. En revanche, si le récit s'accompagne d'images, les activités observées sont améliorées.
À 4-6 ans, l'enfant traite les propositions qui lui parviennent les unes à la suite des autres et n'établit aucun lien entre ces différentes unités. Seuls le début, la fin et les faits les plus importants sont restitués. L'illustration n'est plus nécessaire à la compréhension mais les compétences notées sont observables si et seulement si l'histoire est simple et composée d'unités lexicales accessibles.
À 6-8 ans, si les enchaînements interpropositionnels sont simples, l'enfant les saisit et les rappelle. Par contre, l'activité de résumé est encore impossible du fait que le sujet ne parvient encore pas à hiérarchiser les divers éléments du texte. Pour cela, il lui manque la capacité à prendre du recul par rapport au contenu du récit et sans cette distanciation, le sujet ne peut saisir le "relief" de l'histoire et n'est donc pas en mesure d'extraire le thème du propos. La macrostructure ou, autrement dit le schéma narratif, est disponible et activé par l'enfant.
À 8-9 ans, la prise de recul absente au stade précédent est maintenant observable, c'est-à-dire qu'une tâche de résumé est envisageable.
À 10-11 ans, on note une intégration des données plus partielles en ce sens que les informations sont envisagées dans leur intégralité puis hiérarchisées ensuite.
Ce résumé des stades développementaux traversés par l'enfant avant d'atteindre la capacité à comprendre/mémoriser/restituer est très axé sur les caractéristiques hiérarchiques de la narration, et d'autres auteurs (Brown et Smiley, 1977 ; Adam, 1984) sont parvenus à une conclusion semblable : la sensibilité à l'importance des différentes unités narratives se développe très progressivement et correspond effectivement à une acquisition tardive.