Rappelons qu'à la suite de Sperry et Sperry (1996), Fayol (2000) montre que, si l'acquisition de la mise en oeuvre des RCC est précoce (i.e. avant l'âge de 5 ans), la mobilisation des structures capables d'en rendre compte à l'écrit relève d'opérations cognitives coûteuses dont la gestion s'élabore progressivement de 6 à 10 ans. Aussi et en rapport avec notre protocole expérimental, nous pouvons prédire trois hypothèses :
Premièrement, nous pensons que la restitution d'un texte [+ connu] facilitera le rappel des RCC en raison du fait que les sujets, déjà en possession de la trame narrative et donc libérés des activités de hauts niveaux (i.e. planification du contenu, par exemple), pourront accorder plus de ressources cognitives à ce travail que lors de la tâche de restitution du texte [– connu].
Deuxièmement, les proportions de restitution des différentes RCC explicites devraient être fonction de l'âge, l'activité de liage s'acquérant progressivement.
Enfin, nous aimerions vérifier si la première hypothèse est validée pour l'ensemble des tranches d'âge ou seulement certaines d'entre elles. A priori, nous pensons que seules les plus jeunes tranches d'âge contribueront à cette supériorité d'un texte sur l'autre (i.e. plus de RCC explicites restituées dans le PCR que dans DAN) car ce sont eux qui souffrent en priorité de surcharge cognitive du fait de la non-automatisation de nombreuses activités essentielles à la production de narrations écrites.