Sur la base de la mesure définie précédemment, le PCR entendu par les sujets obtient 45 % d'items lexicaux contre 44,5 % pour DAN et, étant donné la similitude des pourcentages obtenus, nous pouvons penser que la différence entre ces deux proportions n'est pas significative. Ces résultats montrent que les textes soumis à restitutions sont construits sur un même nombre de mots e quantité d'informations tout à fait comparable, ce qui revient à dire que les différences que nous avons jusqu'alors observées et celles que nous noterons par la suite sont bien à allouer au trait [+/– connu] qui apparaît, au fil des chapitres, comme étant la seule distinction entre le PCR et DAN.
Cela dit, les densités lexicales de chacun des deux stimuli peuvent être équivalentes mais les items lexicaux permettant de les calculer pourraient parfaitement relever de registres de langue différents (i.e. formel vs informel), par exemple.
Aussi, pour vérifier ce paramètre, avons-nous comparé, sur la base de listes de fréquence adaptées à la langue parlée (Gougenheim et al., 1964) et à la langue écrite (Imbs et al., 1971), les items lexicaux relevés dans chacun des textes soumis à restitution35. Nous sommes consciente du fait que le dictionnaire utilisé pour l'écrit correspond à un inventaire basé sur des textes littéraires, autrement dit de l'écrit bien spécifique, mais nous n'avons trouvé aucune autre source mieux adaptée au corpus que nous possédons. De même, nous nous sommes servie d'une liste élaborée sur de l'oral alors que nous travaillons sur de l'écrit mais ceci s'explique par les faits suivants : d'une part, cela contrebalance les résultats obtenus sur l'écrit littéraire et, d'autre part, l'environnement quotidien des plus jeunes sujets demeure un monde d'oral et non encore un monde d'écrit.
Cela dit, les résultats de cet étiquetage révèlent que 92,5 % des vocables lexicaux du PCR apparaissent dans la liste de fréquence relative à l'écrit, c'est le cas de 89,5 % des unités de DAN et, et 61 % des items lexicaux du PCR figurent dans l'inventaire élaboré par Gougenheim et al.(1964) pour l'oral36 contre 58,5 % pour DAN. Par ailleurs, nous pouvons ajouter que, pour ce qui est des travaux faits sur l'écrit, les items lexicaux du PCR sont en moyenne de rang 1421 et pour DAN, ce nombre correspond à 1450 (somme des rang de fréquence de chacun des vocables lexicaux et division du total obtenu par le nombre de vocable lexicaux). En ce qui concerne les recherches effectuées sur l'oral, le PCR obtient un rang moyen de 350 contre 346 pour DAN. Ici encore, les différences opposant le PCR et DAN sont infimes.
Autrement dit, si les sujets restituent DAN plus difficilement, cela ne vient pas du fait que ce support soit plus complexe ou fasse appel à des mots utilisés moins couramment.
Ces listes de vocables accompagnés de leur nombre d'occurrences et de leur rang de fréquence à l'oral et à l'écrit figurent dans l'annexe 7.
Cette proportion est nettement plus faible que la proportion relevée pour l'écrit mais précisons que Gougenheim et al. (1964) ont travaillé sur les items lexicaux et grammaticaux et n'ont, parmi ceux-ci, sélectionné que les 1063 items les plus fréquents, ce qui réduit considérablement nos chances d'y trouver les items lexicaux des deux histoires-supports.