Dans DAN, le terme que nous avons sélectionné apparaît comme suit :
Dans cet extrait du support original, le terme "quantité" nous semble important car il paraîtrait absurde que le renard accepte de faire l'"oreiller vivant" si le père de l'indienne n'avait que peu de poulets seulement. Précisons que le concept d'"abondance" est renforcé par l'utilisation du pluriel : l'auteur n'écrit pas "une quantité" mais "des quantités". Cependant, aucun sujet n'a utilisé le vocable en question — ni au singulier, ni au pluriel — et nous allons voir si cela s'explique par le fait que la ruse du renard n'ait pas été relatée ou par le fait qu'elle l'ait été différemment.
Certains sujets n'insistent pas sur cette notion d'abondance et se contentent d'employer le pluriel (ex. [V.11.10]) :
Ici, non seulement le nombre de poulets n'est pas spécifié — l'emploi du pluriel indique juste qu'il y en a au moins deux — mais la qualité de ceux-ci non plus. En effet, rappelons que les volailles du texte initial sont "grasses et dodues" et l'exemple [V.11.10], toutefois représentatif d'un nombre important de sujets, ne fournit aucune indication à ce sujet. Nous insistons sur ce fait car d'autres sujets "oublient", certes, de préciser la notion de quantité mais semblent avoir concentré leurs efforts à définir celle de qualité (ex. [V.11.11]) :
L'observation du corpus montre que cette notion d'abondance est, cependant, marquée par beaucoup de sujets même si le terme "quantité" n'est pas repris. En effet, un grand nombre d'entre eux fait appel au large champ des adverbes pour rendre compte de cette idée. Les deux plus fréquents étant "plein" et "beaucoup" comme le montrent les exemples [V.11.12] et [V.11.13] :
Sur ce dernier exemple, il est intéressant de noter que l'adverbe nous intéressant ici est précédé d'une rature correspondant à "de". Ce segment éliminé pourrait être le début de l'article indéfini "des" que le sujet aurait rayé afin d'introduire l'adverbe "beaucoup" et ainsi développer la notion d'abondance.
D'autres enfants procèdent par inférence en écrivant "poulailler" qui implique effectivement la notion de quantité (ex. [V.11.14]) sans que le terme étudié ait besoin d'être inscrit :
Pour en finir avec les cas d'enfants et avant d'observer les choix des adultes, il est à préciser que certains sujets n'ont pas mesuré assez justement l'appétit du renard qui devra se contenter de "quelques" poulets (ex. [V.11.15]), voire même d'"un seul" (ex. [V.11.16]) :
Les sujets adultes insistant sur cette quantité n'utilisent pas les adverbes "plein" et "beaucoup" mais restent dans la catégorie nominale avec des termes comme "foule" (ex. [V.11.17]), "réserve" (ex. [V.11.18]) ou "tonne" (ex. [V.11.19]) que le sujet emploie au pluriel, ce qui renforce l'idée de quantité conséquente :
L'analyse de ce terme montre que si certains adultes parviennent à restituer et la notion de quantité et celle de qualité (i.e. ex. [V.11.17]), ce n'est pas le cas des enfants qui ne motivent pas de manière suffisamment frappante, nous semble-t-il, l'ultime ruse du renard.