Dans le PCR, le verbe pronominal "s'affaler" explicite la chute du loup et apparaît donc dans le contexte suivant :
Le Nouveau Petit Robert (Rey-Debove et Rey, 1996) qui explique le terme signifie "se laisser tomber". Or, ici, il nous semble évident que le loup ne se laisse pas tomber de lui même mais tombe sous le poids des pierres introduites dans son ventre : à la lecture, cette chute paraît totalement indépendante de sa volonté. Intuitivement, ce terme évoquait pour nous (et d'autres linguistes de notre laboratoire de recherche) "tomber lourdement et de tout son long", ce qui justifiait parfaitement que l'auteur ait choisi de l'employer ici. Cela dit, aucun sujet ne le restitue et nous allons voir comment ils décrivent alors cette chute de l'animal.
Excepté trois sujets qui utilisent les verbes "s'écraser" (ex. [V.11.21]), "se rétamer" (ex. [V.11.22]) et "s'effondrer" (ex. [V.11.23]), les autres, qui précisent la manière dont le loup chute, utilisent les verbes "tomber" (ex. [V.11.24]) ou "retomber" (ex. [V.11.25]) et les font suivre de l'adjectif "mort" :
Cependant, il est à noter qu'un nombre très important de sujets accompagnent le verbe "tomber" de l'adjectif "raide" (ex. [V.11.26]) ou des compléments circonstanciels de lieu "par terre" (ex. [V.11.27]) et de manière "sur place" (ex. [V.11.28]) :
Ces précisions apportées au sujet de la chute du loup nous semblent être une autre façon de rendre compte du verbe "s'affaler". Les sujets, ne retrouvant pas le terme exact employé par l'auteur du support auditif, tâtonnent pour faire part au mieux de la mort du loup telle qu'elle est décrite dans le texte initial. Certains sujets adultes vont jusqu'à accumuler plusieurs des stratégies présentées précédemment comme le montre l'exemple [V.11.29] :
Il est à préciser ici que l'accumulation de formes ne semble possible qu'à partir de l'âge de 9 ans. En effet, nous n'avons pas trouvé de cas chez les 6, les 7 et les 8 ans.