"Se briser" apparaît, dans le support initial, dans le contexte présenté en [V.11.30] :
Le verbe sélectionné définit, précise la manière qu'a le petit trappeur de pleurer. Cependant, quelques sujets n'insistent pas sur la dimension de ce chagrin et utilisent le verbe "pleurer" sans l'accompagner de la comparaison établie par l'auteur pour permettre au lecteur de mesurer la détresse de DAN (ex. [V.11.31]) :
D'autres, au contraire, ont recours à toutes sortes de moyens linguistiques pour rendre compte de cette tristesse du chasseur. Certains choisissent de dupliquer le verbe "pleurer" comme le montre l'exemple [V.11.32] :
Cette répétition du verbe implique indiscutablement une notion de durée et/ou d'intensité. En effet, on interprète cette insistance comme le fait que DAN pleure longtemps et/ou fort. Quoi qu'il en soit, l'idée du déchirement est clairement rendue par cette duplication de l'item.
Quelques sujets ont, eux, préféré faire précéder leur verbe "pleurer" de formes aspectuelles du type "se mettre à" (ex. [V.11.33]) ou "ne plus en finir de" (ex. [V.11.34]) qui, elles aussi, véhiculent l'aspect d'une durée :
Dans ces exemples, "se mettre à pleurer" indique que l'action vient tout juste de commencer et ne donne aucune indication quant à la fin du procès en question. Avec "ne plus en finir de pleurer", l'achèvement de l'action en cours est d'autant plus remise en question par l'utilisation de "finir" accompagné de la négation. Du fait que la fin de l'action soit, dans un cas et dans l'autre, difficilement prévisible, nous pensons que, pour les sujets ayant opté pour ces formes aspectuelles, "pleurer longtemps" impliquait "pleurer beaucoup".
Il est également à noter qu'un des sujets assortit le verbe "pleurer" de deux adverbes : le premier est l'adverbe d'intensité marquant le superlatif absolu "très", et le second correspond à l'adverbe de manière "fort" (Rey-Debove et Rey, 1996) comme le montre [V.11.35] :
Ici aussi, le sujet fait un effort pour rendre compte de la profonde affliction de DAN.
Toujours avec une notion d'"intensité", quelques sujets emploient la conjonction de subordination "tellement que" avec (ex. [V.11.36]), ou non (ex. [V.11.37]), inversion de la proposition principale et de la proposition subordonnée :
Ce choix indique clairement que les sujets ont conscience de la souffrance de DAN.
Une autre possibilité consiste en l'ajout d'un complément circonstanciel de manière comme c'est le cas de l'exemple [V.11.38] :
[V.11.38] MAT AG8E2 (138)011120. mais son chagrin était très fort
121. et il pleurait à grosses larmes.
Ici, le sujet nous fait part du sentiment de DAN mais ceux rendant le mieux compte de cette affection du chasseur sont encore les adultes introduisant le terme "sangloter" (ex. [V.11.39]) ou celui de "sanglot" (ex. [V.11.40]) :
Le nom "sanglot" signifie : "Inspiration, respiration brusque et bruyante, presque toujours répétée, due à des contractions successives et saccadées du diaphragme, qui se produit généralement dans les crises de larmes" (Rey-Debove et Rey, 1996) Cette définition témoigne parfaitement que "sangloter" relève d'une manifestation physique non bénigne et utiliser ce terme ou ses dérivés reproduit bien "un coeur se brisant". Accompagné, en outre, du verbe "éclater", le nom "sanglot" est encore accentué (ex. [V.11.40]).