Si la majeure partie des résultats auxquels a conduit cette thèse sont solides dans la mesure où les différences notées entre l'influence du trait [+ connu] et l'effet du trait [– connu] sont statistiquement significatives, la pertinence de certaines des explications évoquées pour interpréter ces écarts reste à évaluer. Aussi nous proposons-nous de continuer ce travail en modifiant le protocole expérimental.
Pour mesurer plus efficacement le rôle joué par le degré d'automatisation de l'activité grapho-motrice, nous pensons qu'il serait intéressant de faire restituer le PCR et DAN à l'oral. Outre la vérification des interprétations mentionnées, des productions orales nous permettraient de contrôler plus sérieusement le degré de compréhension de l'histoire de DAN par les plus jeunes sujets : si le niveau macrostructurel est significativement moins restitué en situation [– connu] qu'en situation [+ connu], est-ce parce que les enfants sont gênés par le coût de l'activité grapho-motrice ou est-ce parce qu'ils n'ont, tout simplement, pas compris le récit proposé ?
Pour mesurer la compréhension, on pourrait également maintenir les phases d'entretien métalinguistique en les orientant différemment de manière à cerner la capacité des sujets à faire des inférences : à quel âge les enfants vont-ils être capables d'aller au-delà des informations explicitement fournies par le support pour établir des relations entre événements ?
Au sujet de ces relations entre événements et compte tenu de résultats à tendance significative seulement en ce qui concerne la RCC, il serait intéressant de conduire cette étude sur un nombre plus important de sujets afin de pouvoir contrôler les variations interindividuelles constatées.
Pour vérifier les effets de saillance d'éléments, tant au niveau macrostructurel qu'au niveau du mot, nous pensons que de rappels, non plus immédiats, mais différés pourraient renforcer les conclusions auxquelles nous sommes parvenues.
Enfin, et étant donné que nous avons vu que la formulation de la consigne joue un rôle non négligeable sur les productions obtenues, nous pourrions imaginer de nouvelles consignes : en conservant la formulation à l'origine des productions recueillies, nous pourrions soit ajouter que le destinataire certes connaît le PCR mais connaît également DAN, soit demander aux sujets de réécrire les histoires en imaginant que la personne qui les lira n'a jamais entendu ni le PCR, ni DAN. Cette seconde situation nous semble plus délicate car nous pensons qu'il sera difficile, pour les sujets, d'imaginer un destinataire ne connaissant pas le conte du PCR. La première est, en revanche, envisageable en perspective de ce travail.
Au terme de ce travail et du fait des diverses expériences vécues tout au long son élaboration, nous pouvons affirmer que le passage du [– connu] au [+ connu] ne s'effectue pas sans difficulté, ni pour les enfants, ni d'ailleurs pour le doctorant dont la recherche doit aboutir... Toute nouvelle acquisition relevant d'activités cognitives coûteuses.