2.1. Le PCR rencontre le loup

La CN II impose donc, premièrement, que la petite fille rencontre le loup. L'arrivée de cet élément déclencheur peut être, dans le texte initial, anticipée par la présence d'un connecteur adversatif "mais" qui laisse prévoir l'obscurcissement du tableau initial : le PCR aurait pu atteindre le domicile de sa grand-mère sans encombre et, par là même, accomplir son but, or cela ne va pas être le cas :

[A.5.5] Texte initial (175)
31. Mais la grand-mère habitait à une bonne demi-heure du village, tout là-bas, dans la forêt ;
32. et lorsque le Petit Chaperon Rouge entra dans le bois,
33. ce fut
34. pour rencontrer le loup.

Ce passage n’a posé aucun problème de codage du fait que la majeure partie des sujets emploie explicitement, comme c’est le cas du texte initial, le verbe "rencontrer" :

[A.5.6] PIE 7G3E1 (28)
5. elle partie. <ele>
6. elle rencontre le loup.
7. le loup lui parle.

Seuls les plus jeunes sujets n'utilisent pas ce verbe et préfèrent, soit employer la forme "il y a" (ex. [A.5.7]), soit présenter une action réunissant le loup et le PCR, réunion découlant d'une rencontre préalable, ici implicite (ex. [A.5.8]) :

[A.5.7] ALI 6F2E1 (6)
4. et dans le chemin il y a un loup
[A.5.8] WIL 6G7E1 (8)
1. le chaperonrouge <> <aport> apor ta un petit peau de bere et de la galét.
2. et le loup <eet> est le chaperonroug fesa la course.

Des cas comme [A.5.8] ont été codés 1, l'essentiel étant que le PCR et le loup soient en présence l'un de l'autre, la façon dont leurs chemins se sont croisés importe peu.

En revanche, certains sujets restituent un PCR sans loup. Ces textes ont alors été codés 0 :

[A.5.9] ROX 6F3E1 (10)
1. <il étai une <foi> foi un peti chaponronron roue> <roi> <rouje> il étai une foi un peti chaponron rouje
2. et la maman suis denai une galéte et un peti po de lor
3. et la maman lui disai
4. de aporeté <une> une galéte.et un peti po de <b> lor, à, sa gren-mer
5. come sa.elle sa elle se ra pu malade
6. et come sa elle, poura allé ché nou
7. et osi on poura la vite
8. et come sa <l> elle poura <q> aporeté des <ge> gâteau
9. et on poura boire du judorenge
10. et on poura fer la feaite.

Ici, si le sujet respecte la consigne de production jusqu'à la moitié du texte, la fin du produit relève de l'imagination de l'enfant.