I. – LES FONDEMENTS DE LA RECHERCHE.

S’il est une question qui ne cesse, explicitement et implicitement, d’interpeller et de tarauder les africanistes – et les Africains eux-mêmes –, c’est celle du passage à la démocratie et du fonctionnement démocratique en pays africain : faut-il considérer qu’il y a une sorte de fatalité provisoire qui condamne l’Afrique à l’autoritarisme, voire à la dictature ? Non seulement ce sujet se caractérise par une certaine permanence depuis l’indépendance juridique des États africains, en réponse quelquefois aux convulsions douloureuses dont l’Afrique donne parfois le triste spectacle, mais il est continuellement renouvelé sous diverses variantes empruntant aux arguments du développementalisme ou à ceux du dépendantisme.