L’objet ultime de la présente recherche peut être défini comme l’ambition de rendre compte d’un apprentissage de la démocratie au travers d’une restitution/description du processus de la construction du vote au Cameroun.
Envisagé dans le cadre du Cameroun, cette "Afrique en miniature", 66 ce processus de la construction du vote se caractérise bien évidemment par son inachèvement et son incomplétude. En situant l’observation en présence des tendances de fond de la société, le même processus de la construction du vote permet de répondre aux questions cruciales que soulève le passage à la démocratie et le fonctionnement démocratique d’un État moderne en Afrique : au stade actuel de son institutionnalisation dans ce pays, que constitue le vote au Cameroun ? Que représente-t-il ? Quelles sont les caractéristiques de son fonctionnement ? Depuis son introduction sous l’égide de la décolonisation, quelles sont ses significations au sein des formations qui structurent le champ social dans ce pays ? En quoi peut-on dire que la copie camerounaise de l’acte électoral se différencie de son modèle occidental ? En quoi le vote reflète-t-il au Cameroun la modernité africaine ? En quoi consiste cette modernité ?
Finalement, ce processus de la construction du vote nous permet de situer le politique contemporain en Afrique sous l’éclairage de ces "nappes d’histoire lente", de "cette profondeur, cette semi-immobilité" autour de laquelle "tout gravite," 67 et à partir de laquelle se donne à voir l’émergence de l’individu comme acteur relativement détaché de ses appartenances communautaires originelles, et donc de l’émergence d’une conscience politique critique vis-à-vis de la société globale. Pendant que l’individu se forme, la société se transforme, elle aussi.
Notre travail qui concerne la restitution de l’historicité du processus de la construction du vote au Cameroun se présente comme une contribution à la production de connaissances sur l’édification et l’organisation politique de la société en Afrique Noire, sur la transformation de l’État moderne dans ce continent, d’autant plus qu’il est question de traiter dans cette thèse de l’une de ses institutions politiques, telle qu’elle a été formalisée à l’origine et telle qu’elle est depuis lors utilisée ou instrumentalisée par les acteurs en présence. Notre préoccupation consiste dés lors à mettre en évidence les particularités de ce processus, et ceci implique une attention sur son originalité irréductible. Il s’agit en effet d’essayer d’appréhender cet objet social dans sa singularité et notamment dans les modalités propres de son objectivation à travers le temps.
Pour mieux ce faire, la démarche qui va être utilisée dans le cadre de cette thèse consiste à opérer un retour vers le passé – un passé le plus souvent méconnu plus qu’inaperçu parce qu’il s’agit de l’Afrique – dans le but, non seulement de redonner à l’Histoire toute sa dimension dans ce processus de la construction du vote en tant que substrat et déterminant des formes contemporaines du politique en Afrique Noire, mais aussi dans le but d’y rechercher "les racines du présent", qui permettent de mieux envisager le futur.
S’agissant tout d’abord du passé relatif à la période de colonisation au cours de laquelle le vote est pour la première fois introduit dans le pays, signalons l’existence du débat politico-idéologique portant sur les bienfaits (et les méfaits) de cette colonisation, l’enjeu principal étant de situer l’origine et les causes du sous-développement de l’Afrique.
Dans une perspective historique en effet, la décolonisation de l’Afrique paraît relativement récente : nombreux sont les acteurs de cette période qui sont encore vivants. Il demeure donc difficile d’évoquer le passé colonial franco-africain sans aussitôt soulever controverses et passions collectives, qui sont alimentés aujourd’hui encore 68 par de nombreuses représentations philosophiques et culturelles des peuples colonisés, qui recouvrent la question coloniale d’une épaisseur idéologique à la mesure des espoirs et des drames que l’aventure coloniale a suscités. 69 Mais il ressort tout de même l’unanimité de la doctrine politologique et juridique "africaniste" pour reconnaître que l’Afrique actuelle est largement redevable à la colonisation en ce qui concerne la texture de ses institutions politico-juridiques. 70
Dans un contexte intellectuel et idéologique ainsi marqué, dans lequel l’Histoire devient un enjeu de taille, en ce sens que ses diverses interprétations forment la trame essentielle des différents argumentaires, notre voyage dans le passé colonial franco-africain ne consiste nullement à réécrire l’Histoire de la colonisation française de l’Afrique noire. Le recours à l’Histoire se justifie par le fait qu’il nous permet, à la fois de saisir le processus de la construction du vote au Cameroun dès son origine, d’étudier également la façon dont la colonisation – qualifiée par certains 71 de simple parenthèse vite refermée – s’est représenté l’historicité africaine en se chargeant dans le même temps de la gérer : il s’agira d’analyser la récurrence des représentations philosophiques, anthropologiques et juridiques qui s’entremêlent pour légitimer une condition infra-juridique des indigènes. Cette condition se traduisait en effet par l’exclusion des indigènes du bénéfice des droits et libertés reconnus aux métropolitains, en particulier le droit de vote, et cela bien avant que n’interviennent les réformes visant à élargir aux indigènes le bénéfice de ce droit. Le recours à l’histoire nous fournit également la possibilité de retracer les déterminations de ces réformes du système colonial, à l’occasion desquelles s’effectue au Cameroun l’avènement du suffrage universel.
Dans cette perspective d’analyse, le droit, en tant qu’il constitue un dispositif normatif condensant sur un mode abstrait et impersonnel les contraintes inhérentes à la vie collective et qu’il est au cœur de l’ordre politique, servant de vecteur d’inculcation des croyances sur lesquelles repose l’existence même du politique, paraît pouvoir "témoigner", parce qu’en général, "‘il renseigne non seulement sur ses contemporains, mais aussi sur les mentalités des générations passées’." 72
Concrètement, dans la mesure où le droit synthétise et reflète la configuration des rapports sociaux constitutifs de la société coloniale, nous pensons pouvoir trouver dans l’étude des représentations dominantes du politico-juridique en situation coloniale, des éléments d’une réflexion critique sur les schèmes fondateurs de la construction politique africaine actuelle, qui invoque la modernité "exportée" par les anciennes métropoles colonisatrices. Nous initierons donc notre réflexion à partir d’une comparaison critique du droit colonial avec le droit politico-constitutionnel métropolitain, qui continue aujourd’hui encore de régir la société française. Le point de départ de cette thèse va donc s’ordonner autour de l’élucidation de la contradiction entre l’universalisme des principes philosophico-juridiques des Lumières qui fondent le droit constitutionnel métropolitain, et le particularisme du droit politique spécial qui régissait les "sujets" des territoires français d’Afrique noire, parmi lesquels le Cameroun.
Du fait que l’Afrique Noire est réputée pour être la terre d’élection des formes de sociabilités qui rivent les individus à des solidarités communautaires, celles-ci se caractérisant par le fait qu’elles font obstacle à l’application dans le continent des catégories de la modernité, dans cette thèse, le retour vers le passé se justifie également du fait qu’il autorise, d’une part, la restitution de quelques éléments du système de sens ou de valeurs de l’univers traditionnel, et d’autre part, l’examen de la projection des éléments de ce système par les individus et les groupes dans la réalité contemporaine marquée par une crise aux multiples visages. Notre travail consistera donc à mettre en évidence les pratiques, les attitudes et les représentations complétées par l’analyse des conceptions sociales qui les sous-tendent, sans lesquelles une meilleure appréhension de notre objet ne saurait se faire.
Toujours au plan de notre démarche qui consiste à recourir à l’Histoire, et au même titre qu’au droit colonial, nous aborderons la construction du vote au travers de la conflictualité. Il sera question de privilégier avant tout la dimension heuristique de ce phénomène, parce que les conflits nous paraissent tout d’abord, constituer les meilleurs fils conducteurs qui soient pour pénétrer une collectivité, et mettre en évidence les stratégies et les logiques du régime qui s’y trouve en place, mais aussi les stratégies et les logiques des acteurs ou des groupes qui y évoluent. En effet, comme l'indique le professeur Paul Bacot,"‘la votation suppose le partage, la division, la lutte, et le processus électoral est d'abord l'expression d'un certain élargissement de la conflictualité sociale."’ ‘ 73 ’ Ensuite, postuler le consensus au plan de la méthodologie nous semble une hypothèse de recherche beaucoup moins productive pour le projet qui est le nôtre que de postuler les conflits. En effet, s’il est clair que les consensus, et plus généralement les compromis, tissent tout autant la trame de la quotidienneté sociale au même titre que les conflits, en termes de dispositif de recherche, ce sont les conflits qui nous paraissent les indicateurs précieux du fonctionnement de la société globale, même s’ils ne sont pas les seuls, et de surcroît les indicateurs d’un changement social particulièrement pertinents. 74
La conflictualité nous permettra donc d’envisager les processus historiques qui contribuent à structurer l’interaction politique, étant donné que ces processus ne prennent sens que par rapport aux phénomènes de tout ordre qui affectent la vie sociale au Cameroun, en étant entendu que les structures de cette interaction ne sont pas "constatées", mais construites par abstraction sur la base d’une observation des régularités de comportement.
Ceci dit, la démarche utilisée dans cette thèse se veut systématique. C’est-à-dire qu’elle obéit à une interprétation – fût-elle nuancée – des faits, plutôt qu’à une chronique détaillée des événements saisis dans la perspective de l’historien : notre objet n’étant pas historique, notre propos ne saurait avoir pour vocation, nous l’avons dit, de réécrire l’Histoire de la colonisation française en Afrique ; un tel travail serait d’historien, alors que cette thèse se veut simplement une restitution dans l’optique du politiste, du processus de la construction du vote qui met en lumière un phénomène de politisation au Cameroun, entendu comme la familiarisation des individus et des groupes infra-nationaux avec les pratiques politiques dites modernes et appropriation corrélative et progressive par ces groupes des conceptions modernes de la politique. Ce processus nous semblent faire la promesse, pour ce qui concerne le fonctionnement démocratique, d’un avenir politique meilleur ou en tout cas différent de celui qui est généralement dévolu à l’ensemble de l’Afrique Noire.
Soulignons cependant, qu’en mobilisant tous les moyens d’investigation des sciences sociales que nous estimerons nécessaires à l’analyse de chacun des sites de cette recherche, notre démarche se veut globalement proche de celle de l’anthropologue, qui ne se limite pas à décrire des pratiques et des comportements, mais cherche aussi à "‘reconstituer le système logique de la société qu’il étudie’," 75 à restituer "le sens des autres." 76 En effet, si nous nous rapprochons de la posture de l’anthropologue, c’est parce que nous voulons établir notre réflexion à partir du principe selon lequel "quelque chose existe dans l’absence", 77 et décrire donc ce "quelque chose" en dehors des implications développementalistes et dépendantistes ainsi que des considérations en termes négatifs de "manque", d’immobilité, du "rien ne change" ou d’incapacité, ces termes n’ayant réellement de signification qu’en référence aux sociétés occidentales dites développées.
En effet, une certaine pensée occidentale aussi bien dans sa version profane que savante, ne cesse de définir les sociétés africaines par leur place sur l’axe tradition/modernité ou en fonction du clivage pays développés/pays sous-développés, comme on vient de le voir. Il nous semble d’une part que cela relève d’un a priori évolutionniste – constitutif du regard que portent certains Occidentaux sur des sociétés dont ils ne peuvent imaginer le devenir autrement que par rapport à leur propre horizon, et d’autre part que cela constitue un obstacle épistémologique particulièrement difficile à lever pour des disciplines de plus en plus étroitement asservies à l’idéologie du développementalisme.
Des analyses partielles ont frayé la voie que voudrait emprunter la présente recherche, en particulier celles qui concernent le volet "africain" d’un large projet visant à cerner les phénomènes électoraux dans des situations de concurrence restreinte ou imparfaite, 78 et dont il résulte que les élections en Afrique Noire sont des mécanismes politiques autrement plus complexes, qui s’avèrent des phénomènes sociaux totaux où se rejoignent diverses dynamiques comme celles du système international, des institutions nationales ou celles de la domination et de la résistance.
Notre travail s’inscrit également dans le prolongement des réflexions livrées par G. Hermet, A. Rouquié et J. J. Linz qui, en étudiant les élections dans les régimes autoritaires et totalitaires, se refusent à considérer "‘a priori les scrutins conformes au modèle occidental comme l’idéal achevé pour le passé, le présent et l’avenir’", et donc à rejeter "‘sans précaution dans les oubliettes de la fausse monnaie politique’" 79 "les élections non conformes aux canons de la démocratie libérale." 80
En abordant la construction du vote au Cameroun dans un cadre intégrant mais dépassant à la fois les seules situations de concurrence restreinte ou imparfaite, le souci qui est le nôtre dans ce travail de recherche, se veut analogue à celui de Jean-François Bayart qui, dans son ouvrage consacré à l'État en Afrique, 81 marque sa volonté de rompre avec les analyses d'inspiration structuro-fonctionnaliste qui dissimulent selon lui le véritable principe explicatif de la vie politique et de ses formes institutionnelles : la compétition pour conquérir et conserver le pouvoir. Aussi rejette-t-il les postulats de l'analyse développementaliste à laquelle il reproche d'abord l'ignorance commune des temporalités propres et des spécificités sociales des pays d'Afrique noire; l'imposition d'une temporalité "exogène" (celle de l'histoire des pays colonisateurs ou celle des États dominants dans les rapports internationaux) peut induire notamment l'illusion évolutionniste d'une relation généralisée entre institutionnalisation et innovation, entre transformations "modernisatrices" des régimes politiques et interventions extérieures. Alors que chaque société a sa temporalité spécifique, son "historicité". De même, les emprunts faits aux sociétés occidentales (techniques, institutions, modes de vie, etc..) ont été assimilés et interprétés différemment dans les divers pays ; les États africains contemporains sont donc en quelque sorte autant de figures de cette réinterprétation appropriante des apports étrangers. Dès lors, on ne saurait parler de la modernisation, ni de la modernité, comme catégories générales d'interprétation, mais de définitions multiples et contradictoires de formes de modernité irréductibles les unes aux autres, aussi variées que les rapports de force et les conflits entre groupes sociaux propres à chaque société.
L'opposition classique de la "tradition" (ou des structures "traditionnelles") et de la modernité (ou des institutions "modernisatrices"), dont les théories développementalistes font grand usage, paraît en effet à Jean-François Bayart, une représentation "exécrable" qui interdit de penser les caractéristiques de l'activité politique en Afrique. Ainsi en est-il, par exemple, de l'habituelle référence aux ethnies, fréquemment assimilées à des groupes solidement constitués faisant obstacle à la création de véritables États modernes. Parler d'ethnies, c'est souvent désigner un groupement social que les intéressés eux-mêmes ont du mal à identifier, et qui masque l'existence de contradictions et de conflits réellement significatifs (entre jeunes et vieux, entre dominants et dominés, entre riches et pauvres...) ; c'est méconnaître que les ethnies ont été fréquemment créées ou structurées par l'action des étrangers – administrateurs coloniaux, missionnaires, voire ethnologues – et qu'ensuite les Africains se sont appropriés, pour de multiples raisons, un classement dont ils pouvaient faire usage dans leurs relations ; c'est surtout se condamner à ne pas comprendre qu'une affirmation d'appartenance ethnique est aujourd'hui le moyen pour des groupes dirigeants de revendiquer le pouvoir ou de contester leur éviction de postes prestigieux ou lucratifs : user de l'argument d'ethnicité peut être une stratégie efficace dans les luttes politiques. Ainsi routinisée, utilisée, activée pour justifier des exclusions ou exiger des avantages particuliers, l'ethnicité est une construction d'identité qui participe directement de l'édification de l'État africain moderne ; c'est "un cadre parmi d'autres de la lutte sociale et politique". 82
Ce qui paraît finalement décisif, c'est, pour Jean-François Bayart, que l'analyse puisse précisément montrer comment les activités et les rôles politiques sont liés selon une relation caractéristique (ici les conflits pour des positions institutionnelles qui procurent des ressources vitales, en d'autres termes "la politique du ventre") ; comment ces activités et ces rôles s'insèrent dans l'ensemble des activités sociales (qu'elles soient conçues comme économiques, culturelles ou religieuses...) ; et comment leur spécialisation fait de l'acquisition des positions politiques un objectif particulier désirable, une ressource fondamentale, un "enjeu" essentiel dans les conflits entre groupes.
L’affirmation selon laquelle le Cameroun, pays de 474. 000 km² , est un microcosme de l’Afrique Noire correspond à la réalité. Au point de vue géographique et climatique en effet, le Cameroun se situe entre l’Équateur et le Tropique du Cancer, et concentre sur un triangle s’inscrivant entre l’océan Atlantique, le lac Tchad et le bassin du Congo, toute la gamme des climats du continent noir par conséquent la plus grande variété de végétation du continent noir cela lui vaut donc le titre d’ "Afrique en miniature ". La population du Cameroun, évaluée en 1996 à 13,6 millions d’habitants dont 50% environ de citadin et 20% d’anglophones, est elle aussi à l’image de l’extrême homogénéité africaine. Elle est en effet composée d’une mosaïque de plus de 240 ethnies qui font également du Cameroun un " carrefour des races africaines". Les distinctions linguistiques permettent de reconnaître du Nord au Sud, les Arabes Choa, les peuples de langue tchadique, les Haoussas et les Peul, et plus au sud, les Bantous et les pygmées. Avec plus de 2,7millions de fidèles, l’Église catholique est la principale force religieuse. L’Islam qui compte environ 1,5 million de fidèles est principalement implanté dans le Nord et l’Ouest. Le reste de la population, soit 45% est resté attaché aux pratiques animistes.
Braudel (Fernand), "La longue durée", in écrits sur l’histoire, op. cit.
En ce sens, le titre de l’ouvrage de Pascal Bruckner, op. cit., s’avère éloquent ; par ailleurs, la " guerre du Golfe" de janvier-février 1991 témoigne de manière conséquente des fantasmes qui hantent aujourd’hui encore l’imaginaire occidental à propos des Arabes : " Construire le visage de l’ennemi ", Science illustrée, février 1992, n° 2, p. 54-57.
Pierre Guillaume estime utile, en 1974, d’inviter les lecteurs de son ouvrage à éviter une lecture trop passionnelle de l’histoire de la colonisation française, en faisant valoir que cette dernière réalisa des œuvres fort positives, malgré la violence qui l’accompagna : in Le monde colonial (19 e – 20 e siècle), Paris, Armand Colin, 1974, p. 5.
Sur l’héritage politique et institutionnel de la colonisation, cf. Conac (Gérard), " Le développement administratif des États d’Afrique noire", p. V-LXIV ; Plantey ( Alain), " Considérations générales sur l’administration de l’État africain ", pp.1-14, in Conac (Gérard) dir., Les institutions administratives des États francophone d’Afrique noire, Paris, Économica, 1979, 315 p. ; voir également Gonidec (Pierre-François), Les systèmes politiques africains, Paris, L.G.D.J.,1978, p. 24-27.
Chesnais (Jean-Claude), La revanche du tiers-monde, op. cit., p.16 ; Piault (Marc-Henri), La colonisation : rupture ou parenthèse ?, Paris, L’Harmattan, 1988, p. 5-17.
Cf. Pambou-Tchivounda (Guillaume), qui nous fait remarquer que le droit est témoin, in Essai sur l’État africain post-colonial, Paris, L.G.D.J., 1982, p. 16.
Bacot (Paul), "Le vote en France aujourd'hui. Observation ethnopolitologique", in Garrigou (Alain), Cent cinquante ans de suffrage universel (à paraître).
Identifier les conflits, c’est nous semble-t-il, un moyen d’aller au-delà de la façade consensuelle et de la mise en scène en direction de l’extérieur que les acteurs proposent souvent au chercheur étranger. Notre hypothèse ici n’est qu’une hypothèse méthodologique, bien souvent vérifiée, selon laquelle le repérage et l’analyse des conflits sont des pistes de recherche fructueuses, qui font gagner du temps, et qui évitent certains des pièges que les sociétés ou les idéologies peuvent tendrent aux chercheurs.
Cf. Burguière (A.), " L’Anthropologie historique", in Le Goff (J.) dir., La nouvelle histoire, Paris, Complexe, 1988, pp. 142-143.
" L’anthropologie traite du sens que les humains en collectivité donnent à leur existence", rappelle Marc Augé dans un ouvrage qu’il a significativement intitulé Le sens des autres. Actualité de l’anthropologie, Paris, Fayard, 1994, p. 49.
Clastres (Pierre), La société contre l’État, Paris, Minuit, 1974, p. 21.
. Bayart (J.-F.), Constantin (François), Coulon (Christian), Martin (Denis), Aux Urnes l’Afrique ! op. cit.
Hermet (Guy), Rouquié (Alain), Linz (J. J.), Des élections pas comme les autres, Paris, Presses de la FNSP, 1978, p. 15 et 17.
Ibid., p. 14.
Bayart (J.-F.) , l'État en Afrique. La politique du ventre, Paris, Fayard, 1989.
Ibid.